La baignoire - Histoires de Sexe

La baignoire

... liquide.
— C’est du chocolat liquide, toute cette bombonne ?! m’exclamé-je.
— Oui.
— Assurément.

Ah cette façon de répondre en double ou triple exemplaire ! Je regarde le cylindre de métal et je demande :

— Mais comment ? Dans le meilleur des cas, ça se vend par cinq litres maximum chez Métro pour les restaurateurs !
— Eh bien, comme vous le constatez, ça existe en plus grosse quantité !
— Oui, en très grosse quantité industrielle ! Excusez-nous mais c’est lourd.
— Oh pardon !

Et je m’écarte pour les laisser passer. Je m’assieds dans le fauteuil, je suis un peu dépassée par les événements. L’un d’eux revient vers moi et dit :

— Bon, je pense que tout sera opérationnel dans un quart d’heure.
— Ah ? Euh, merci…
— Ah oui, le badigeonnage de la baignoire est presque fini. Il ne restera plus qu’à la remplir et ça ira assez vite.
— Mais… votre chocolat liquide risque d’être froid !
— En effet, c’est pour cela que je retourne à la camionnette.

Il ressort puis revient peu après avec un instrument étrange.

— Un thermoplongeur, dit-il devant mon air étonné.
— Ah ??
— Oui, une sorte de grosse résistance électrique. Voici comme nous allons procéder : nous nous chargeons donc de la baignoire, de la remplir et de la chauffer en même temps et vous, vous vous occupez de vous.
— C’est à dire ?
— Déshabillez-vous et mettez-vous en peignoir. N’avez-vous pas un bain à prendre ? dit-il d’un air amusé.
— Euh si, bien sûr…

Alors je vais dans ma chambre me mettre ...

... en tenue. La psyché me renvoie l’image d’une jeune femme ni trop grosse, ni trop maigre, avec des formes là où il faut et comme il faut. Ma seule petite folie de ces derniers temps est que je sacrifie à la mode de se raser le bosquet, enfin pas trop, je garde un petit triangle, c’est beaucoup plus fun ainsi !

Je relève mes cheveux en un minuscule chignon, ils ne sont pas très longs, ils flottent à peine sur mes épaules. Je les fixe par une pince à cheveux bleue, il ne faudrait pas qu’ils trempent dans le chocolat !

Je me pose bien des questions, on dirait que je vis un film mais sans caméra. Je reste assise sur le lit quelques temps, attendant qu’ils m’appellent pour la suite. Je me sens tout drôle : mon phantasme va s’accomplir, je ne sais pas quelle attitude choisir. Ça me rappelle le jour où j’avais assouvi celui de la bouche dorée, comme on dit pudiquement. Sur le moment, j’avais adoré cette façon de se laisser aller dans la bouche d’un homme. Puis après, je me suis dit : finalement, ce n’est que ça…

— Vous pouvez venir !

C’est à moi d’entrer en scène. J’entre dans la salle de bain. Qu’elle semble petite avec tant d’hommes dedans ! Houlà, cette odeur ?! Je découvre alors ma baignoire remplie de chocolat liquide d’où s’échappent ci et là quelques filets de vapeur translucide. J’écarquille les yeux, Dieu que c’est étrange ! Cette couleur !

— La température est idéale, vous pouvez y aller.
— Oui, nous avons mesuré, c’est « pile poil », comme vous diriez !
— ...