1. Nostalgie


    Datte: 11/04/2018, Catégories: fh, fplusag, fdomine, init, Humour Auteur: Sequoia, Source: Revebebe

    Assises sur le parquet de la chambre, Éliane et Élodie feuillettent le journal de Rémy. Elles paraissent assez jeunes d’allure. Élodie, vêtue sobrement, approche la quarantaine ; Éliane, elle, dépasse tout juste les cinquante ans et porte une curieuse robe bigarrée à la mode dans son milieu artistique.
    
    Mon dieu ! Que ce journal est mal écrit, parfois presque illisible. Elles le lisent en silence, chacune curieuse de ce qui concerne l’autre. Ce qu’elles y trouvent les conduit à s’échanger des confidences de plus en plus intimes.
    
    — Tiens ! s’exclame Élodie. Puisque nous venons de jeter un coup d’œil à sa version de notre histoire, je vais te donner la mienne, sans fioritures. Ce sont de beaux souvenirs. Eh bien, voilà !
    
    Éliane laisse s’épancher la confession de son amie pour ne pas la tarir, souriant discrètement de ses tics de langage.
    
    « Discours pour justifier la suite licencieuse », pense Éliane.
    
    Élodie semble hésiter à poursuivre, puis reprend son récit.
    
    — Oui ! Très bien ! C’est l’effet de tes caresses ajouté à celui de la lutte contre l’incendie. Le feu, ça les excite autant que de faire l’amour, ai-je entendu dire.
    
    Elle rêve un ...
    ... instant à ces savoureux moments.
    
    — Revivre par la pensée chaque seconde de ces heures-là me rend toute chose, avoue-t-elle. C’est inoubliable !
    
    Bien que très curieuse de connaître la suite, Éliane feint un intérêt poli et retient les questions qui la démangent. Son amie reprend son récit d’un ton enfiévré.
    
    Elle se tait, confuse d’avouer, non ses actes impulsifs, mais sa préméditation libertine, et plonge son regard dans celui de son amie qui, elle, s’efforce de rester impassible. Élodie soupire, sourit et se décide à poursuivre.
    
    Elle rit à gorge déployée, heureuse de se souvenir. Les yeux d’Éliane trahissent son impatience d’entendre la suite. Élodie reprend avec exubérance et truculence.
    
    Elle garde le silence quelques minutes, en extase, plongée dans ses souvenirs, sous le regard d’une Éliane éberluée.
    
    Voyant Éliane hoqueter en se retenant de s’esclaffer elle aussi, Élodie bégaye :
    
    — À quoi penses-tu, mon dieu ? Lui vidé de ses forces, et moi remplie de bonheur, voyons !
    
    Elles sont prises d’un énorme fou rire, jusqu’aux larmes. Puis Élodie reprend son récit, peinant à maîtriser son hilarité.
    
    Extrait de "Tempêtes de feu - Gironde 20/08/49". 
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