1. Le passé recomposé


    Datte: 10/04/2018, Catégories: fh, ff, fhh, couple, cocus, hotel, chantage, Oral 69, pénétratio, double, Partouze / Groupe yeuxbandés, confession, Auteur: ViolaFleur, Source: Revebebe

    ... où je suis vraiment. Mais la réalité est bien présente. L’homme, l’autre, celui qui me regarde à l’autre bout du réseau semble pousser un gémissement. Même le son déformé laisse percevoir du plaisir.
    
    Je reste un moment immobile dans cette position obscène. Comment ai-je pu avoir du plaisir ainsi ? Car je n’ai même pas simulé alors que je voulais le faire. Le souvenir ? Certainement ! Mais je me surprends à être fière d’avoir poussé mon « maître-chanteur anonyme » à la jouissance.
    
    Il a dû se branler alors que je me caressais sur sa demande.
    
    Il a dû penser que j’étais excitée juste de m’afficher, quasi-pute devant ma webcam. Il ne sait pas que des souvenirs ne cessent de remonter de ma mémoire. Il en est la cause indirecte : pendant ces dix années, j’ai repoussé au plus profond mes aventures, et par ses appels il m’a obligée à me souvenir.
    
    Une enveloppe ! Une enveloppe toute simple, du style demi-A4 en papier marron. Mon nom, ma fonction, l’adresse de ma boîte, et un « Personnel » tapé – comme l’adresse – en caractères machine. Rien de bien étonnant dans ce courrier, perdu parmi tout ce que je reçois chaque matin.
    
    Si, peut-être, comme j’ai eu la curiosité de regarder après, courrier acheminé par La Poste avec un timbre collé alors que je reçois surtout des documents qui cheminent par mandataires privés ou en courrier interne. Mais dans cette enveloppe, une autre, plus petite, blanche, classique avec cette fois mon nom et mon prénom, et toujours le « Personnel ...
    ... ».
    
    J’ai ouvert tout cela sans réfléchir, machinalement, comme je le fais tous les matins, après cependant avoir répondu aux mails qui demandent toujours des réponses rapides. En dépliant les deux feuilles, j’ai tout de suite compris que j’avais un problème. Les deux feuillets A4, placés côte à côte, donnaient l’impression d’un écran. Certainement deux copies d’écran, légèrement zoomés afin que l’expéditeur – mais surtout la destinataire – puisse en voir chaque détail.
    
    Dix ans. Dix années effacées par la main malveillante de celui ou celle qui m’a envoyé cette lettre. Pourtant Dieu sait que j’en suis fière, de ces dix années passées ! Vous connaissez beaucoup de femmes, issues de l’immigration, comme on dit, bien que née en France, mais dans une cité, dans une banlieue qui déjà à l’époque avait disparu du radar de la République et qui occupe mes fonctions ? Cadre ! Oui, femme cadre à trente ans. Vous en connaissez beaucoup qui, à cet âge, sont mariées avec deux enfants et qui essayent tant bien que mal de concilier travail et vie de famille ?
    
    Eh bien moi, je suis fière de ce que j’ai fait. Je ne l’ai pas fait seule. D’abord, mes parents, d’origine africaine, qui ont décidé de jouer le jeu de l’intégration. Moi, bien entendu, qui ai tout fait, par mon travail et le reste, afin d’obtenir le diplôme qui m’a ouvert à la vie active. Mon mari, surtout, qui dès le début a compris combien la réussite comptait pour moi. Mon mari que je néglige depuis trop longtemps, totalement ...
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