1. CHAPITRE 10 : Retour


    Datte: 20/06/2020, Catégories: Entre-nous, Les hommes, Auteur: Cramache, Source: Hds

    -Je reviens vivre à Montluçon, m’annonce Sylvain.
    
    -Ah, c’est bien, répondis-je.
    
    Nous sommes nus sur mon canapé, moi assis, et lui allongé, la tête sur ma cuisse. On est en sueur, il faut dire qu’on s’est bien dépensés. J’en veux encore. Si je m’écoutais, je resterais en lui toute la journée. Depuis qu’on s’est revus, le sexe a pris un nouveau goût pour moi. Sylvain, déjà doué avant, est devenu un vrai champion pour me sucer. Il ne s’étouffe plus, et il avale tout mon sperme, ça me comble. Je réalise que tout son corps est fait pour moi, que je ne me sens à l’aise qu’en lui. Tous les autres mecs que j’ai pu avoir, ils étaient bien, mais je ressentais une sorte de gêne, comme s’ils n’avaient pas leur place avec moi.
    
    Pour les sentiments, c’est une autre histoire. Je l’aime bien, même beaucoup, enfin, le nouveau Loïc ressent ça. L’ancien, lui, est amoureux fou, comme avant. Seulement voilà, je ne veux plus être l’ancien Loïc, le nouveau n’est pas mal, il sourit, il est heureux de la vie qu’il mène. Les sentiments ne sont plus aussi im-portants pour lui, tout ce qu’il veut, c’est s’amuser et prendre son pied. Et quel pied. Sylvain et moi, on est en phase, complètement. On ne se voit que les week-ends, quand il peut venir. Cette relation me convient bien, je satisfais mes en-vies, je profite de sa venue pour discuter avec lui sans faire de projets, et quand il n’est pas là, on s’appelle ou on se fait des plans par caméra. Il n’y a pas trop de contraintes. Mais s’il ...
    ... revient vivre ici, on risque de perdre ce confort :
    
    -C’est tout ce que ça te fait ?, me lance-t-il en se redressant.
    
    -J’aime bien ce qu’on a, on s’éclate bien.
    
    -Tu ne m’as toujours pas pardonné, hein ?
    
    -C’est pas ça, c’est juste que je veux pas qu’on fasse comme avant. Je tiens toujours à toi, par contre, je ne sais pas si je t’aime encore.
    
    -Raison de plus pour que je revienne. Moi non plus, je ne suis pas sûr de mes sentiments. J’apprécie notre relation, et on peut continuer comme ça même si je suis de retour.
    
    -Tu as changé, dis-je en le rallongeant sur ma cuisse, avant tu aurais pani-qué.
    
    -Je t’ai perdu une fois par ma faute, alors c’est à moi de faire des ef-forts. Tu as aussi changé, tu es plus dur, il y a beaucoup de colère en toi. Tu ne l’exprimes qu’à travers le sexe, tu me fais mal dans ces cas-là. C’est ma punition et je l’accepte.
    
    -Pardon, c’est vrai que je suis un monstre quand je suis en toi. J’en ai conscience, et je m’en veux. C’est plus fort que moi, c’est…
    
    -Le seul moyen que tu as trouvé, me coupe-t-il, pour partager ta douleur avec moi.
    
    -C’est ça, admis-je penaud, j’essaierai d’être plus tendre à l’avenir.
    
    -Pas trop, j’avoue que c’est bon quand tu y vas fort. Alors, tu en penses quoi ?
    
    -D’accord, de toute façon, je n’ai pas le droit de t’interdire de revenir. Maintenant, si tu le veux bien, j’ai faim, et il y a un plat de lasagne qui n’attend que nous pour le déguster. A moins que…
    
    -Non, ça ira, on a quand même fait durer ça ...
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