1. L'ombre d'Hastur


    Datte: 16/06/2020, Catégories: nonero, fantastiqu, Auteur: Brodsky, Source: Revebebe

    Cette série est assez particulière. Les épisodes semblent tous indépendants les uns des autres, et pourtant… Il s’agit de la collecte de différents témoignages bien réels que j’ai commencé à recueillir il y a plus de deux ans déjà. La plupart des protagonistes ont disparu sans laisser de traces.Je l’ai appelée « Le réveil de l’indicible » parce que, chacun de nous le sent bien, des forces inconnues et malfaisantes sont actuellement à l’œuvre sur notre planète et tentent de la recouvrir d’un manteau d’angoisse et d’effroi. La race humaine y survivra-t-elle ? Je l’espère de toutes mes forces, mais ces dernières s’amenuisent chaque jour un peu plus au fur et à mesure des témoignages que je reçois.Certains me reprocheront peut-être d’aider cette peur à se propager ; mais que faire d’autre, en réalité ? Vous pouvez choisir d’ignorer ces événements ; ce serait sans doute faire preuve de sagesse. Mais la sagesse humaine, je le crains, n’aura bientôt plus de sens.
    
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    C’est un petit appartement situé au troisième étage d’un immeuble de la rue Secrétan dans le 11ème arrondissement de Paris. Le journaliste ouvre immédiatement la porte dès mon premier coup de sonnette. Il a dans les 45 ans environ ; les traits de son visage sont encore jeunes, et son regard bleu brille d’une lueur intense. Il n’est pas très grand – un mètre soixante-quinze environ –, solidement charpenté, mais ses cheveux et sa barbe sont blancs comme la neige, ce qui paraît étrange vu son ...
    ... âge.
    
    Je sais qu’il s’agit d’un spécialiste des affaires d’occultisme, et que contrairement à la plupart de ses confrères, il a la réputation de travailler sérieusement ses sujets. C’est pour cela que je l’ai contacté. J’espère qu’il pourra m’en apprendre autant sur le sujet qui m’amène à lui que je pourrai lui donner d’informations.
    
    Il me fait entrer dans son salon et asseoir dans un vieux fauteuil en cuir assez confortable.
    
    — Détendez-vous, Monsieur Chalmin. Je vous sers un verre ? Quelque chose de fort, j’imagine.
    — Whisky ?
    — J’en ai un pas mal…
    — Avec plaisir, Monsieur Bellane.
    — Un instant, s’il vous plaît. Clément !
    
    Je vois un jeune homme entrer dans la pièce. Il doit avoir 18 ou 19 ans et ressemble à son père comme deux gouttes de sky. Je dis bien « gouttes de sky » et pas « gouttes d’eau », parce qu’on sent bien que chez ces deux-là, la vie a marqué son chemin d’une manière différente de chez les autres gens. D’ailleurs, le môme lui aussi a les cheveux blancs.
    
    — Oui P’pa ?
    — Monsieur Chalmin est arrivé ; tu nous rejoins ?
    — OK.
    
    Interloqué, je regarde mon hôte qui me répond :
    
    — Clément est mon fils, et il travaille avec moi sur le sujet qui m’intéresse.
    — Mais… n’est-il pas un peu… jeune ?
    — Qu’est-ce que la jeunesse lorsque l’innocence a disparu ? Le gosse de dix ans dont la Kalachnikov est la seule compagne a déjà une âme de vieillard ; et les armes que nous devons manier sont bien pires que l’AK47. Allez, Monsieur Chalmin, il est temps de nous ...
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