1. Un bain remuant...


    Datte: 10/06/2020, Catégories: fh, couple, cérébral, revede, Auteur: Léa11, Source: Revebebe

    ... émotivité, désamorçant quelque peu ma colère et mon sentiment de trahison par sa franchise. Je me rendais compte que je m’étais mise dans cet état plus par peur de ne pas être en mesure de gérer ce qui se passait. Et que la supposée notion de trahison et de honte n’était qu’un paravent me permettant de ne pas assumer ma position. Je choisis de rester sur mes gardes.
    
    — J’en sais rien, en fait. Je suis pas certaine que ça nous apporte vraiment quelque chose. Je pense que le fantasme est plus excitant que l’expérience.
    
    En même temps que je prononçais ces paroles, une petite voix en moi me titillait en me disant que ce qu’il s’était passé un peu plus tôt m’avait quand même bien plu. Mon corps vivait sa vérité, pas forcément conforme à mes pensées.
    
    — On va au lit ?
    — Non, j’ai encore du boulot pour demain, le débriefing des réunions à boucler.
    — Bon, ben alors bonne nuit ma chérie, à demain.
    
    L’air un peu penaud quand même, il me glissa un baiser rapide sur mes lèvres. Je le repris au vol.
    
    — T’es pas obligé de t’enfuir comme un voleur, dis-je, embrasse-moi, j’en ai envie.
    
    Je glissai ma main sur sa nuque et attirai ses lèvres contre les miennes, plongeant ma langue pour la rouler langoureusement dans sa bouche. Je sus au son émis dans sa gorge qu’il appréciait le geste.
    
    — C’était bon alors, dans le bain ?
    
    Je le regardai quelques secondes, l’air mystérieux, esquissant à peine un très léger sourire tout aussi énigmatique, et décidai d’en rester là, sans ...
    ... réponse. Il l’avait bien cherché après tout.
    
    — Bonne nuit, chéri.
    
    L’abandonnant à lui-même d’un air laconique après un ultime baiser.
    
    Il me fallut près de deux heures pour boucler mon travail, mais je ne me sentais pas prête à aller dormir immédiatement. J’allai dans le salon, zappai quelques chaînes pour des programmes sans intérêt, puis éteignis cette maudite télé dévoreuse de temps. Seule dans le silence, je repensai à la soirée, à Vincent, à Gilles… Je savais que Vincent avait pour fantasme de me voir ou savoir faire l’amour avec d’autres hommes. Nous introduisions régulièrement des amants de passage, inconnus d’un soir ou plus durables, au gré de nos envies. J’avais mis un peu de temps à accepter ce fantasme, mais petit à petit, je m’étais moi-même prise au jeu, encouragée dans ce sens par mon mari. Quant au passage à l’acte, c’était une autre paire de manches. J’avais l’impression que je deviendrais alors une salope à ses yeux, et aux miens évidemment, peut-être aux miens d’abord, même. Et ça, je n’étais pas prête à l’assumer.
    
    Lorsque j’entrai dans la chambre et me glissai sous la couette, je sus à l’odeur qui émanait de dessous les draps que Vincent s’était donné du plaisir. Il dormait maintenant à poings fermés, sa respiration était profonde et régulière. En position allongée, le sommeil ne vint pas immédiatement pour autant malgré l’heure avancée. Les images de Gilles, d’abord furtives, s’immiscèrent peu à peu dans mon esprit. Les sensations du bain, aussitôt ...
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