1. Portia (1)


    Datte: 07/06/2020, Catégories: Lesbienne Auteur: P.Body, Source: Xstory

    Portia déambulait dans les rues de la ville, une cigarette à la main, la laisse de son husky dans l’autre, une effluve de Calvin Klein se dissipant dans son sillage. Un parfum acheté sur un coup de tête, pour les beaux yeux de son égérie.
    
    La majeure partie de la vie de cette trentenaire s’était décidée sur des coups de tête : sa carrière, ses couples, ses ruptures, ses achats. Les fruits de l’impulsivité. En traversant le parc Montsouris, elle poursuivait un autre de ses coups de tête, une belle plante qui l’attendait dans un studio surplombant le bar-tabac de la rue Liard.
    
    Portia habitait de l’autre côté du parc. Elle aimait ce quartier, qu’importe si son salaire était englouti par le loyer, elle voulait vivre et vieillir dans sa maison du square Montsouris.
    
    La femme traversa le parc sur toute sa longueur avant d’arriver face au bar-tabac. En levant ses yeux clairs vers le ciel, elle aperçu une poitrine nue, enveloppée de volutes, pointer du balcon du cinquième étage. Alice n’avait jamais été pudique. C’était ce qui avait amusé et plu à Portia en premier lieu. La gamine, comme elle se plaisait à l’appeler, était une thésarde en cinéma de onze ans sa cadette. Une petite parisienne trop bridée dans son enfance pour pouvoir devenir une jeune femme sage.
    
    La pluie se mit à tomber sur Montsouris et le décolleté de Portia. Il était 17h. Elles avaient deux heures avant que Portia n’ait à retrouver un quelconque associé, client ou ami dans un aussi quelconque restaurant, ...
    ... bar ou bureau.
    
    Alice ouvrit la porte et offrit à Portia un sourire dévoilant une rangée de dents blanches qui contrastaient avec le mat de sa peau. L’aînée passa un index à la phalange tatouée sur la commissure des lèvres de l’autre. Un baiser. Les souffles qui s’entrechoquent et des cœurs qui battent plus fort derrière les seins subitement dressés.
    
    Portia laissa glisser sa langue sur les lèvres, les dents, la langue d’Alice et sa main chuter jusque la poitrine nue. Ses doigts se mirent à faire rouler le téton sombre, à le pincer entre le pouce et l’index jusqu’à ce qu’elle soit sûre qu’il soit endolori. Alice aimait se faire malmener les seins. C’était une certitude et un non-dit. Portia fît glisser son amante sur le canapé pour glisser sa bouche jusque la pointe charnue qui se dressait en son honneur.
    
    Sans un mot, Portia se déshabilla. Sa chemise blanche, sa jupe, ses longues chaussettes grises, son soutien-gorge et sa culotte, elle finit uniquement vêtue de ses tatouages, une armure pour ne jamais avoir à se mettre à nu.
    
    Le petit sein d’Alice avait trouvé sa place dans les lèvres rougies de maquillage de Portia quand cette dernière releva les yeux pour remarquer un porno qui tournait sur l’ordinateur qui peuplait un coin de la pièce. Elle sourit tout en faisant dévaler sa langue sur le ventre et le pubis de l’autre. Ses origines, que Portia ne savait pas exactement définir, avaient donné à la peau d’Alice une délicieuse couleur matte et de longs cheveux noirs. ...
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