1. Roméo et Juliette (d'après William S.) - Acte I, partie 1


    Datte: 08/04/2018, Catégories: hhh, traduction, théatre, pastiche, délire, Humour théâtre, Auteur: Gufti Shank, Source: Revebebe

    ... artificielle. Ah ! cette humeur sombre lui sera fatale, si de bons conseils n’en dissipent la cause.
    
    BENVOLIO. - Cette cause, la connaissez-vous, mon noble oncle ?
    
    MONTAIGU. - Je ne la connais pas et je n’ai pu l’apprendre de lui.
    
    BENVOLIO. - Avez-vous insisté près de lui suffisamment ?
    
    MONTAIGU. - J’ai insisté moi-même, ainsi que beaucoup de nos amants ; mais il est le seul conseiller de ses penchants ; il est l’unique confident de lui-même, confident peu sage peut-être, mais aussi secret, aussi impénétrable, aussi fermé à la recherche et à l’examen que le clitoris de ma dame pendant la messe ! Si seulement nous pouvions savoir d’où lui viennent ces inclinaisons, nous serions aussi empressés pour les guérir que pour les connaître.
    
    (Roméo paraît à distance.)
    
    BENVOLIO. - Tenez, le voici qui vient. Éloignez-vous, je vous prie ; ou je connaîtrai ses peines, ou je serai bien des fois refusé.
    
    MONTAIGU. - Puisses-tu, en restant, être assez heureux pour entendre une confession complète !… Allons, madame, partons !
    
    (Sortent Montaigu et lady Montaigu.)
    
    BENVOLIO. - Bonne matinée, chéri !
    
    ROMÉO. - Le jour est-il si jeune encore ?
    
    BENVOLIO. - Neuf heures viennent de sonner.
    
    ROMÉO. - Oh ! que les heures tristes semblent longues! N’est-ce pas mon père qui vient de partir si vite ?
    
    BENVOLIO. - C’est lui-même. Quelle est donc la tristesse qui allonge les heures de Roméo ?
    
    ROMÉO. - La tristesse de ne pas avoir ce qui les abrégerait.
    
    BENVOLIO. - ...
    ... Amoureux ?
    
    ROMÉO. - Éperdu…
    
    BENVOLIO. – De sexe ?
    
    ROMÉO. - Des dédains de celle qui m’excite.
    
    BENVOLIO. - Hélas ! faut-il que le sexe, si doux en apparence, soit si tyrannique et si cruel à l’épreuve !
    
    ROMÉO. - Hélas ! faut-il que mon sexe, malgré le bandeau qui l’aveugle, trouve toujours, sans y voir, un chemin vers son but !… Où baiserons-nous ?… Ô mon Dieu !… Que sont ces traces de sperme, par terre ?… Mais non, ne me le dis pas, car je sais tout ! Ici on a beaucoup à faire avec la branlette… Sexe ! ô tumultueux sexe ! Ô pipes ! Ô sodomie, créée de rien ! Ô lourde bourse ! Vanité sérieuse ! Informe chaos de ravissantes extases ! Bite de plomb, lumineuse semence, anus glacé ! Queue toujours tendue ! Voilà l’amour que je sens et je n’y sens pas d’amour… Tu bandes, n’est-ce pas ?
    
    BENVOLIO. - Non, cousin : je pleurerais plutôt.
    
    ROMÉO. - Bonne âme !… et de quoi ?
    
    BENVOLIO. - De voir ta bonne âme si accablée.
    
    ROMÉO. - Oui, tel est l’effet de la sympathie. La douleur ne pesait qu’à mon cœur, et tu veux l’étendre sous la pression de la tienne : cette bite que tu me montres ajoute une peine de plus à l’excès de mes peines. Le sexe est une fumée de soupirs ; dégagé, c’est une flamme qui étincelle aux yeux des amants; comprimé, c’est un hurlement suraigu. Qu’est-ce encore ? La folle la plus raisonnable, une suffocante amertume, une vivifiante douceur !… Au revoir, mon chéri.
    
    (Il va pour sortir)
    
    BENVOLIO. - Doucement, je vais vous accompagner : vous me ...
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