Complot et secrets
Datte: 30/05/2020,
Catégories:
fh,
fagée,
extracon,
bizarre,
campagne,
amour,
humilié(e),
vengeance,
nonéro,
mélo,
sorcelleri,
fantastiq,
amourdram,
Auteur: Musea, Source: Revebebe
... Ambert est une petite ville, la moindre anicroche peut faire scandale. Et je connais trop Joseph : jamais il ne tolérera ce genre de comportement. Ce serait fatal pour la réputation de son cabinet et pour la clientèle.
— Sottises ! Olivier a plus de talents que n’importe quel autre. C’est un jeune homme exceptionnel à tous points de vue. Mais il faut que vous croyiez en lui autant que moi. Il a besoin de votre confiance pour réussir. Et il a besoin de votre aide pour obtenir un cabinet proche de Saint-Amant. Vous ne voudriez pas qu’il s’installe chez votre belle-famille à Clermont ?
— Non, évidemment. Je n’aime déjà pas le savoir là-bas pour ses études. Il prend l’habitude du luxe et ce n’est pas bon pour lui. Quel besoin avait donc mon beau-père de lui offrir une garçonnière en plus d’un appartement place de Jaude ?
Marthe sourit.
— Allons, ma chère, Olivier n’est plus un enfant. Il a, tout comme vous, des besoins sexuels à satisfaire. Et il vaut mieux qu’il n’impose pas ses frasques à votre famille. Je n’ai pas pour habitude de soutenir vos beaux-parents, mais cette idée me paraît plus que judicieuse…
La comtesse considéra un moment la sorcière avec mépris et répondit sèchement :
— Je ne vous comprends pas, Marthe. Vous si méfiante vis à vis des hommes, du sexe, vous tolérez qu’Olivier se conduise comme le dernier des libertins.
— Tout comme je tolère vos aventures, ni plus, ni moins. Je n’impose pas mon mode de vie si la personne dont j’ai la charge n’a ...
... pas une nature propre à dompter ses passions.
— Pourtant, n’est-ce pas vous qui mettez actuellement en garde les parents des jeunes filles du village vis à vis de notre nouvel arrivant, monsieur Lafargue ? N’est-ce pas vous qui faites peur à tous dès lors que vous découvrez un risque d’inconvenance dans notre petite communauté paroissiale ? N’est-ce pas vous qui avez organisé depuis des années la solitude de la petite Dupuy ?
Marthe serra les lèvres. La contre-attaque de la comtesse était rude, à la hauteur de la blessure qu’elle lui avait infligée. Aussi, elle répliqua d’un ton agressif :
— Lafargue m’a tout l’air d’être un coureur de jupons invétéré. Et nous n’avons pas besoin de ce genre de trouble à Saint-Amant. Il y a déjà assez d’histoires d’adultères sans en rajouter et voir venir à moi de jeunes donzelles écervelées larmoyantes, enceintes des œuvres de ce monsieur. Et je n’empêche rien du tout, je préviens, ce n’est pas la même chose. Quant à la fille Dupuy, elle attire bien assez le malheur sur sa tête sans que j’aie besoin de l’isoler.
— Ne me dites pas que vous n’êtes pour rien dans les racontars qui courent sur sa famille, je ne vous croirais pas. Sa mère était sorcière elle aussi, et elle était votre rivale. Si elle n’était pas morte dans cet accident, jamais vous n’auriez eu la clientèle que vous avez depuis quelques années.
Une fois de plus, la comtesse avait visé juste. Marthe eut un rictus nerveux mais réussit à se dominer. Elle répliqua :
— Rose ...