Complot et secrets
Datte: 30/05/2020,
Catégories:
fh,
fagée,
extracon,
bizarre,
campagne,
amour,
humilié(e),
vengeance,
nonéro,
mélo,
sorcelleri,
fantastiq,
amourdram,
Auteur: Musea, Source: Revebebe
... êtes votre propre maîtresse. Vous avez une indépendance que votre amie Anita vous envie, car elle n’est pour le moment que l’employée de la blanchisserie familiale. Vous, vous êtes la patronne de votre exploitation ! À vingt ans, quel privilège !
Claire sourit à travers ses larmes.
— La patronne dans une petite ferme perdue dans un coin d’Auvergne sauvage, ça ne veut pas dire grand chose.
— Croyez-vous pour autant que votre vie soit insignifiante ? Peu de femmes et encore moins de jeunes femmes, ont le cran de se bâtir seules face aux hommes. Vous avez eu ce courage. Et c’est ce qui fait aussi votre valeur d’être humain. Votre mère avait également cette volonté dans sa pratique de la magie blanche. Elle voulait vivre de ce don pour elle et sa famille, mais aussi faire le plus de bien possible à ceux qu’elle soignait. Elle a été formidable pour tant de gens, et c’est ce qui compte finalement le plus dans une vie : donner le meilleur de soi. L’amour vient nourrir le don que chacun a reçu et votre mère a puisé dans celui qu’elle a vécu avec votre père, mais aussi dans l’amour qu’elle a eu pour le mien, pour pouvoir donner le meilleur. C’est ce qu’il faut retenir. Le reste, ce que vous et moi avons souffert, ça ne doit pas obstruer cet immense amour que nos parents ont donné.
— Croyez-vous ? Mais vous qui êtes parti si jeune d’ici, essentiellement à cause de cette liaison, vous avez dû en vouloir terriblement à ma mère… Elle vous prenait l’affection de votre père et elle ...
... a dû vous paraître bien légère, inconséquente et cruelle.
Louis regarda la jeune fille avec émotion. Cette simple remarque le touchait au delà de toute expression. Il resserra son étreinte et murmura, le nez dans ses cheveux :
— Non, pas du tout. Jamais je n’en ai voulu à votre mère ! Je ne me suis jamais entendu avec mon père. Peut-être finalement parce que je lui ressemble trop. J’étais déjà d’une nature indépendante, je voulais mener ma vie comme je l’entendais et je n’admettais pas ses intrusions dans mes affaires de cœur. Je crois que je serais parti à vingt ans, même si mon père n’avait pas rencontré votre mère, qui n’a jamais été pour moi une intruse. J’aurais pu la considérer comme telle, mais je l’aimais beaucoup. Elle était si gaie, si enthousiaste…
Ma mère à l’inverse était plus renfermée, tout chez elle était mûrement réfléchi, pesé avant d’être formulé. Votre mère, tellement spontanée, était un rayon de soleil. Et j’étais heureux quand elle venait chez nous, car mon père n’était plus aigri : il souriait. Il se laissait enfin vivre. Ce que je n’ai pas admis pendant longtemps, c’est d’avoir été chassé comme un malpropre, dépossédé de mon héritage sur de fausses rumeurs. C’est pour cela que j’ai attendu si longtemps avant de revenir. Il fallait que je fasse le deuil de ma famille, que je construise ma vie sur d’autres bases, que je prenne le temps de pardonner à mon père, de me vider de ma colère contre lui, de me prouver que je pouvais exister sans lui et ...