La métamorphose du vampire
Datte: 29/05/2020,
Catégories:
nonero,
laid(e)s,
délire,
fantastiqu,
Auteur: Brodsky, Source: Revebebe
... l’appel aux dons, une interview d’un ponte de la NASA expliquant l’intérêt du projet… Bref, rien de transcendant.
Ces vers appris par cœur durant l’adolescence ne cessaient de me revenir en mémoire. Tirés deLa métamorphose du vampire de Charles Baudelaire, ils décrivaient à la perfection la vision qui avait été la mienne la nuit précédente. Un malaise indicible m’avait envahi ; une boule au ventre, une impression de terreur incontrôlable totalement déraisonnable s’étaient emparées de moi. Je me souvins que Lovecraft avait décrit avec précision ce genre de malaise dans ses romans et dans ses nouvelles. J’avais plus de dix ans auparavant acheté un énorme livre regroupant ses œuvres complètes. Je le cherchai dans ma bibliothèque, mais fus incapable de remettre la main dessus.
Je décidai donc d’effectuer une nouvelle recherche sur Internet en tapant certains mots-clefs sur mon ami Google : Baudelaire – Vampire – Lovecraft ; pas grand-chose… sinon rien. Nouvel essai. Égypte – Vampire – Lovecraft : un article sur Nyarlathotep, le chaos rampant capable de prendre l’apparence humaine afin de tromper les hommes, et, entre autres, celle d’un… pharaon. Il est accompagné de serviteurs parmi lesquels on trouve des « Horreurs chasseresses ». Un frisson d’horreur absolue s’empara à nouveau de tout mon être.
Un whisky plus tard, je dédramatisais en récapitulant. J’avais quoi ?
Un Égyptien recherchant des fonds pour coloniser Mars, trois femmes sublimes qui l’accompagnaient dont ...
... une venait de coucher avec moi, et un cauchemar inspiré par un poème de Baudelaire… Rien à voir avec les délires d’Howard Phillips Lovecraft, à moins de décider de vivre à l’ombre de fantasmes plus ou moins tirés par les cheveux. J’allumai la télévision pour regarder les infos.
Une photo apparut ; je déglutis difficilement : il faisait partie des sept de la veille. Non, ce n’était pas possible… Je tentai de me rappeler ce qu’il avait pu dire ou faire au cours du repas du soir. Et, oui, je l’avais vu draguer sans complexe la rousse Américaine qui semblait ne pas être indifférente à ses avances. Coïncidence ? Tremblant des pieds à la tête, je décidai d’en savoir plus.
Je tentai d’appeler Kwan Lee, mais je ne tombai que sur son répondeur. Je réessayai plusieurs fois au cours de la journée et de la soirée… Rien.
Je restai ainsi dans l’angoisse et l’incertitude jusqu’au vendredi soir lorsque je reçus un SMS m’informant que Kwan Lee ne pourrait me rejoindre ce week-end, mais qu’elle serait libre le prochain, après leur dernière conférence au Hilton de Paris. J’essayai immédiatement de l’appeler, mais une fois de plus je n’eus droit qu’à son répondeur.
Ma décision était prise : je devais savoir !
Au cours de la semaine, je me rencardai afin de savoir si Mars 2040 avait bien réservé des places au Hilton de la porte de Champerret, et il me fut répondu que oui, de la nuit de jeudi à celle du vendredi. Je m’y rendis dans l’après-midi du jeudi, en voiture cette fois, et me ...