La Grotte aux Fées - Histoires de Sexe

La Grotte aux Fées

... fureur.

— Vous allez donc dire à vos deux dulcinées de se trouver un nouveau manche à astiquer et vous allez vous occuper de ma sœur.
— Pardon ?
— Vous m’avez très bien compris : vous allez la faire sortir, danser, rêver, l’emmener partout où cela vous chantera ; vous ferez tout ce que vous voulez ensemble… Bref, vous allez lui offrir une jeunesse en accéléré, puisque certains ont décidé de l’en priver.

Cette fois, j’ai carrément l’impression d’être à la rue.

— Je vais vous assigner un budget conséquent, mais en contrepartie vous vous engagez à ne pas chercher à en savoir davantage. Et dans sept mois, vous quitterez Isabelle en même temps que vous retrouverez la vie civile… Et nous en resterons là.

J’aimerais bien comprendre ce qu’il attend réellement de moi, mais la dénommée Isabelle vient de se lever. Ai-je la berlue, ou ses larmes se sont calmées ? Ce n’est toujours pas la joie dans son regard, mais elle me prend tout de même par le bras.

— Venez, Duroc, nous allons discuter. Vous connaissez la Grotte aux Fées ? Au pire, ce soir ou demain, vous déclinerez l’offre et nous n’en parlerons plus.

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Que dire ? Charlotte et Véronique m’ont maintes fois parlé de cette fameuse Grotte aux Fées, mais je n’ai jamais eu l’occasion d’y mettre les pieds. Par contre, il faut reconnaître que l’endroit est aussi bucolique que désert, et exactement conforme au tableau qui m’en avait été fait : quelques rochers épars et un plan d’eau alimenté par une ...

... source provenant sans doute de la grotte qui donne son nom à l’endroit. Et, à l’ombre de chaque bouquet d’arbres, une table de bois. Elle en choisit une au hasard ; nous nous y asseyons.

— Nous pourrions peut-être nous tutoyer ? C’est comment, ton prénom ?
— Jonas, Mademoi… euh… Isabelle.
— Tu es déjà venu ici ?
— Non, mais on m’en a beaucoup parlé…

Elle se penche alors vers moi et pose délicatement ses lèvres sur les miennes. L’invite est claire, peut-être un peu trop.

— Excuse-moi, mais il faut que je comprenne. Tu es donc la sœur du colonel ?

Elle sourit.

— En fait, techniquement, je suis sa demi-sœur puisque je suis issue du second mariage de mon père.
— D’où cette différence d’âge ?
— Oui. Lorsque sa mère est décédée, notre père est resté seul pendant presque vingt ans, puis il s’est remarié. Et c’est comme ça que je suis là.
— Vous semblez bien vous entendre ?
— Bah, en fait, c’est quasiment lui qui m’a élevée… Alors oui, nous nous entendons bien, ce qui n’est pas le cas d’avec mon autre frère.

De fait, je sais vaguement que Louis de Mansy, mon colonel, a un frère, Charles-Hubert, avec lequel il est en froid sans que personne n’en connaisse la cause exacte. Tout ce que l’on sait, c’est que, bien que l’aîné ait raflé tout ce qui pouvait avoir de la valeur ou rapporter du fric, l’héritage n’est pas en cause, au contraire. Il semblerait que la fortune des de Mansy ait des origines peu ragoûtantes, et que si certains considèrent que l’argent n’a pas ...