La Grotte aux Fées - Histoires de Sexe

La Grotte aux Fées

... autrement au sujet de l’alcool.

Bref, une semaine plus tard, le mess des officiers se retrouve délesté de presque la moitié d’une palette de packs de bière, et la vénérable charrette du colonel récupère, entre autres, des jantes larges, des suspensions sport, un carbu double corps réglé aux petits oignons et, le plus important à mes yeux, des vitres teintées, un intérieur cuir et, cerise sur le gâteau, tout un tas de rideaux qui transforment la banquette arrière en petit nid douillet idéal pour un couple d’amoureux.

Résultat : derrière, les longues discussions sont souvent remplacées par une foule de petits bruits humides et de soupirs assez évocateurs… Cela tombe bien, c’était le but.

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Une semaine ou deux plus tard et une bière à la main, le colonel et moi devisons. Et, que voulez-vous, lorsque vous mettez deux hommes ensemble, vous pouvez être certain qu’à un moment ou un autre ça va parler de gonzesses…

— Dites-moi, mon colonel, vous êtes célibataire ?

Même s’il est surpris par le ton soudainement sérieux que j’utilise, il répond sans sourcilier.

— Oui, pourquoi ?
— Eh bien, puisque Caroline l’est également et que, cela crève les yeux, elle est au moins aussi amoureuse de vous que vous l’êtes d’elle, pourquoi ne l’épousez-vous pas ?

Il pousse un triste et long soupir.

— Holà, ce n’est pas si simple, mon jeune ami… Chez les de Mansy, on n’épouse pas une roturière, quand bien même en serait-on follement amoureux.

De toute ...

... évidence, j’ai touché un point sensible sur lequel il ne tient pas à s’épancher ; il vaut mieux repartir dans les futilités. Je n’en saurai pas plus.

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Par contre, comme on dit, petites causes, grands effets. Quelques jours plus tard alors que, fait exceptionnel, c’est de Mansy qui se fait attendre, Caroline m’attrape par le bras.

— Pendant que j’y pense, je te remercie.
— Me remercier ? Mais de quoi ?
— De ce que tu as glissé à l’oreille de Louis concernant notre mariage.
— Pourquoi ? Il t’a fait sa demande ?

Les fois où j’ai l’occasion de discuter en seul à seul avec Caroline sont rarissimes, mais comme nous avons quasiment le même âge, le tutoiement s’est tout de suite imposé. Par contre, lorsque le colonel est là, ça vouvoute à tour de bras.

— Certainement pas… À chaque fois que j’évoque la question, il prétend que c’est impossible.
— Et tu sais pourquoi ?
— Histoire de famille, paraît-il.

Je hausse les épaules, d’autant que mon supérieur vient d’apparaître. Elle me glisse un petit papier dans la poche.

— Tu vas ce soir à l’adresse indiquée, ce sont deux copines à moi… Et passe une bonne soirée !

La discussion s’arrête là, d’autant qu’il est temps de mettre les voiles ; le colonel vient d’arriver.

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Bien évidement, pendant toute la journée je me demande bien ce que signifie ce « passe une bonne soirée ! », d’autant qu’en écho le colonel m’a simultanément donné quartier libre et confié les clés de sa voiture.

L’adresse ...