1. Je ne suis pas lesbienne, mais... (2)


    Datte: 06/04/2018, Catégories: Lesbienne Auteur: airdepanache, Source: Xstory

    Tout cela ne les laisse pas tranquilles.
    
    Le lendemain, Noëlla se réveille avant l’aube pour ne pas avoir à croiser le regard de Patricia et avoir une conversation embarrassante. En repensant à ce qui s’est passé hier soir, à cette séance de masturbation à deux, aussi inattendue que soudaine, elle ne peut pas s’empêcher de revoir les paupières de sa colocataire qui se plissent, à sa bouche qui s’arrondit au moment où les sensations se font les plus délicieuses. Jamais elle n’avait vu son visage arborer une telle expression, et sur le chemin du boulot, elle glousse en se remémorant cet épisode: quelle idée ! Elles se sont comportées comme deux collégiennes... Décidément, il serait grand temps qu’elles se remettent à sortir et à fréquenter des hommes, parce que le manque de sexe leur fait faire des choses vraiment ridicules. Plus elle y pense, plus elle s’en amuse, mais elle ne parvient jamais à effacer de sa tête l’image de ce visage en proie au plaisir...
    
    À sa manière, Patricia connaît le même cheminement. Elle se surprend à se retrouver déçue que Noëlla ne soit pas là à son réveil, alors que c’est loin d’être la première fois qu’une telle situation se produit. Cela la plonge dans une sensation qu’elle a du mal à définir, comme s’il y avait quelque chose qu’elle avait oublié de dire à son amie, ou peut-être quelque chose qu’elle aurait dû faire, pour elle ou avec elle... Sans même y penser, elle porte son index et son majeur à ses narines et en respire machinalement ...
    ... le parfum avant de passer sous la douche. Plus tard, au travail, elle est tentée à plusieurs reprises d’appeler Noëlla, mais y renonce à chaque fois, réalisant qu’elle n’a rien à lui dire... Elle se croyait moins prude: la jeune femme réalise que se donner en spectacle comme elle l’a fait la veille au soir a dû lui faire tourner la tête.
    
    Ces pensées tournent en elles, encore et encore, gagnent en importance jusqu’à ce qu’elles occupent toute leur attention. Le soir, lorsqu’elles sont toutes les deux rentrées du travail, le sujet les hante à un tel point qu’elles ont toutes les deux très envie de crever l’abcès.
    
    — Dis donc, c’était fou, non, ce qui s’est passé hier soir ? dit Patricia.
    
    Noëlla se marre :
    
    — Alors ça, tu l’as dit ! Complètement dingue.
    
    — J’ai pas honte pourtant. Toi si ?
    
    — Oh non, pas du tout ! On est amies, on vit ensemble, pas de fausse pudeur, hein ?
    
    La jeune femme rousse marque une pause, comme si elle prenait son élan. À force de gamberger, toutes sortes d’idées ont mûri en elle au fil des heures, et elle sent que certaines d’entre elles doivent être extériorisées, sous peine de devenir incontrôlables... Convaincue que c’est la bonne chose à faire, elle poursuit, les doigts entortillés autour d’une mèche de ses cheveux:
    
    — À ce sujet... dit Noëlla, "J’ai une petite demande... Maintenant qu’il n’y a plus d’hypocrisie entre nous..."
    
    Le ton de sa voix intrigue son amie, qui la fixe: avec une introduction dans ce genre, elle s’attend à ...
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