Dans le noir (9)
Datte: 09/05/2020,
Catégories:
Hétéro
Auteur: Anthynéa, Source: Xstory
... a d’un coup le souffle coupé. Il reste sur le pas de la porte, dans l’entrée. Et ta voix qui m’arrive, un peu éraillée.
— Eh bien ! Entre Norbert, ne reste pas planté là ! On ne mange personne… enfin pas comme ça…
Et tu ris. Lui aussi esquisse un sourire, mais je sens que tu viens de le mettre en confiance. Il avance vers toi, une bouteille à la main.
— Tiens… le vin pour toi ! Les fleurs sont pour… vous.
Il me tend la gerbe et je songe soudain que c’est bien en gerbe que vous allez me mettre, tous les deux, tout à l’heure. Mes tremblements sont toujours aussi présents. Je m’efface et pour me donner une contenance, je pars à la recherche d’un vase. Je vous entends qui discutez, déjà amis, trop à mon sens. Je retrouve un semblant de calme, mais c’est en moi que la tension se bloque. Puis la simple idée, la plus petite image qui me traverse la caboche me donnent des frissons. La folle que je suis mouille rien que d’imaginer…
Les choses ensuite ne s’améliorent pas vraiment. Notre dinette tourne au calvaire pour moi, et pourtant, je tente désespérément de ne rien montrer. Toi, et bien toi tu devises gentiment avec ce type que j’ai invité au festin. Une autre gourmandise, qui me donne ces soupirs que j’ai de plus en plus de mal à retenir. Il m’est compliqué aussi de faire bonne figure et me dire que je vais devoir, qu’il va falloir que je touche, que je suce ce type… pire que je le fasse devant toi, c’est… impressionnant comme j’en crève de peur.
Par contre je ...
... sais que cette pensée de prendre la bite de ce mec en bouche, surtout si tu regardes, ça me fait dégouliner la chatte et ma culotte ne me dit pas merci. Je suis perdue dans cette marée d’images folles. Comment faire pour affronter vos regards ? Ceux de Norbert sont constamment posés sur moi et ma poitrine qui monte et descend l’hypnotise au plus haut point. Plus il me reluque, plus je suis mal à l’aise et plus je mouille. C’est totalement contradictoire, mais tellement réel. Et le flou de cette attente bizarre me crucifie. Drôle comme d’un côté j’ai une peur panique et de l’autre je suis trempée !
Je retarde le plus possible ce moment qui va fatalement arriver. Vous deux, vous êtes au salon, et moi, je reste dans ma cuisine à desservir. Vos voix me parviennent parsemées de rires. Vous semblez comme deux larrons en foire. Mais n’est-ce pas un peu le cas ? Et j’ai la nette impression que l’animal qui va être palpé, tripoté, dont vous allez flatter la croupe… eh bien, c’est moi ! Mais je ne peux éternellement repousser cet instant fatidique où je vais bien devoir vous rejoindre. Alors, je prends trois verres à eau de vie, un plateau pour les poser et la bouteille de Mirabelle.
Mon entrée au salon attire les deux paires d’yeux. Toi tu me souris et pour Norbert, je ne sais pas trop si ses mirettes suivent le plateau ou… ma poitrine. La table basse accueille ce que je tiens dans les mains. Je m’apprête à servir la gnôle, mais tu me fais signe de ne pas le faire.
— Attends ma ...