Le Resort (4)
Datte: 05/04/2018,
Catégories:
Trash,
Auteur: simson3, Source: Xstory
(Nda : Les lecteurs auront intérêt à lire ou relire ‘l’Envol des tourterelles’ afin de mieux saisir le sens de certains passages)
16h30. Catherine mit les pieds dans les quartiers de la femme médecin. Sur la porte, une simple inscription : ‘Service de Santé - Alicia LeBel, M. D.’ Elle frappa et ouvrit la porte :
« Dre LeBel ? Je suis Catherine Blondin, votre nouvelle stagiaire en soins infirmiers. »
L’omnipraticienne, début vingtaine, cheveux noirs mi-longs attachés en queue-de-cheval, silhouette athlétique mais trahissant un léger amaigrissement, prenait place derrière un bureau sur lequel reposait une pile de dossiers. Elle leva brièvement ses yeux pers en direction de la nouvelle arrivée qui lui souriait, puis replongea ses regards dans ses notes.
« Ah, vous voilà ! dit-elle. Assoyez-vous là et attendez. »
Elle venait de désigner une chaise droite, légèrement rembourrée. Catherine y prit place et déposa son bagage par terre. Pendant que le médecin vaquait silencieusement à ses occupations, elle fit des yeux le tour de la pièce. Dans un coin se trouvait une table d’examen. Dans un autre, un classeur et une armoire à médicaments. Sur le mur adjacent à la table étaient accrochés un sphygmomanomètre avec un stéthoscope ainsi qu’une tablette sur lequel reposait un saturomètre. Un cylindre d’oxygène de type H trônait sur le dernier coin, près d’une civière à côté de laquelle se trouvait un chariot de réanimation. Tout semblait en ordre et impeccablement ...
... propre.
Au bout de dix minutes, la docteure rabattit l’écran de son laptop et, toujours calée dans son fauteuil derrière son bureau, retira ses lunettes qu’elle remit après s’être frotté les yeux et dévisagea l’étudiante :
« J’ai reçu le courriel de Cynthia m’annonçant ton arrivée, dit-elle d’un ton sec. Langage inapproprié, familiarité avec les clients, incapacité d’effectuer des décomptes, c’est quoi cette histoire-là ? Ici c’est un service de santé, pas un centre de redressement pour stagiaires inadaptées ! Comme si je n’avais que ça à faire, on m’envoie une étudiante en nursing qui sera une charge supplémentaire alors que je peine déjà à arriver dans mon boulot. Qu’est-ce qui a passé dans la tête des gens de Montréal pour me faire cet affront ? »
Elle se leva et, du haut de ses cent soixante-dix-huit centimètres, poursuivit son froid accueil envers la pauvre Catherine qui gardait le silence, en la saisissant par le bras et en l’introduisant dans la pièce adjacente :
« Tu vois ici, c’est ma chambre ! Un lit simple, une commode, une petite salle de bain. C’est pas prévu pour deux personnes. On s’encrisseben à Montréal, de ça ! Alors écoute-moi bien, fillette ! Je vais libérer un tiroir de ma commode, mais seulement un, et tu pourras y mettre tes guenilles. Et en attendant de te trouver une couchette, j’aurai pitié de toi et je me tasserai dans mon lit, oui, MON lit que je n’ai jamais eu l’intention de partager ! C’est ça ou tu couches à terre. Le matin, je prends ma ...