1. L'âge de jouir (3)


    Datte: 25/04/2020, Catégories: Hétéro Auteur: Jonas789, Source: Xstory

    L’âge de jouir-III : Je t’aime ?
    
    Un épais trait de lumière barrait la chambre entre les volets presque fermés. De haut en bas, il séparait la pièce, entre le bureau, les étagères remplies de livres, un tapis venu d’orient, et un lit entouré d’une table de nuit, d’armoires et d’une fresque murale illustrant les constellations entourant une lune ascendante.
    
    Il faisait jour, et même bien jour. Mais la fenêtre, du premier étage, donnait sur la petite cour, et vers la droite, la petite rue du quartier où il passait tout le temps du monde. Ils tenaient à leur discrétion, autant qu’ils aimaient le voile qui les enveloppait, qui ajoutait au secret dont ils s’entouraient avec une complicité mutine.
    
    Les deux silhouettes se mouvaient dans les couvertures avec des profils de spectre. Sans un bruit, une main recourbait la couverture. Dans la pénombre, il discernait le sourire fin de sa partenaire s’élargir, alors qu’il remontait la chute de ses reins. La fièvre extatique la parcourait encore, et elle sembla lui parvenir comme il ne pouvait en dégager ses yeux. Elle qui était si grande, offrait, une fois allongée, un véritable nu artistique qu’aucun peintre n’aurait pu retranscrire sans vouloir y goûter plusieurs fois de suite. Sa peau blanche, sans être trop pâle, se dessinait en des courbes ni trop fines ni trop rondes, où ressortaient ses seins qu’il ne s’était jamais autorisé à regarder avant, mais qu’il ne pouvait plus manquer depuis. Suivait son ventre bien plat, sculpté ...
    ... par des années de sport et de marche ; l’ombre couvrait son sanctuaire encore luisant, et ses yeux s’accrochèrent aux siens, perles sombres sur un visage aux traits légers nimbés de boucles brunes.
    
    Avait-elle remis ses lunettes ? Il ne voyait pas la différence, mais elle ne pouvait s’en empêcher quand ils revenaient doucement...
    
    D’aussi loin qu’ils se souvenaient, les deux amis s’étaient toujours ressemblé. Bien qu’Héloïse ait accusé une tête de plus que Patrick, ils partageaient tous deux un corps équilibré, une peau qui peinait à prendre des couleurs en plein soleil, des cheveux noir corbeau, des lunettes, un parcours similaire dans l’éducation et les mêmes goûts pour la littérature, la musique, le paranormal, etc. Si bien que de nombreuses personnes pensaient qu’ils étaient frère et sœur, voire jumeaux. Ils en rigolaient bien, mais apportaient surtout la preuve que l’amitié entre homme et femme existait. En effet, contre toute logique, les deux amis avaient abordé l’adolescence sans vraiment se rapprocher sentimentalement. S’ils étaient restés proches, leur amitié s’était affinée, mais restait toute platonique, et ils partageaient volontiers leurs impressions amoureuses, leurs avis sur telle ou telle personne.
    
    Cependant, l’âge ne pouvait se laisser leurrer, et par la conjonction de la curiosité, de l’envie et du manque de rencontres, les avait poussés dans les bras l’un de l’autre. Une suprême récompense une fois les examens terminés, et les dieux savaient qu’ils en ...
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