1. Les émois de Valériane - 1/3


    Datte: 19/04/2020, Catégories: hplusag, hotel, voiture, autostop, intermast, Oral init, Auteur: Laure Topigne, Source: Revebebe

    ... ! Dans l’immédiat, allons prendre un dernier verre au bar avant que je ne vous ramène. Nul besoin de vous alarmer au sujet de mon ébriété, j’ai régulièrement fait profiter le seau à glace de mes libations.
    
    Son cynisme m’exaspère, mais ma révolte se teinte d’une pointe d’admiration. Ainsi, il ne fait aucun mystère de nous collectionner impudemment et n’éprouve pas d’autre sentiment à notre égard que la fatuité d’incrémenter le compteur de ses succès. J’hésite à me fâcher quand, fulgurante et dérangeante, une question m’ébranle. À quoi donc tient ma différence ? N’en suis-je pas à inaugurer mon propre compteur même si le nombre de mes conquêtes n’y grimpe encore qu’à une, à moins d’y ajouter un demi-Thomas.
    
    Nous traversons bientôt les éclairages inquisiteurs du bar où ne traînent plus guère que des hommes, vieux pour la plupart, dont je me sens focaliser les regards égrillards, évaluant ma croupe. Je ne doute pas qu’ils puissent dénombrer mes poils pubiens tant les lumières transpercent ma vaporeuse toilette. S’il y a trois heures, j’en serais morte d’humiliation, m’en voici orgueilleuse maintenant. Je grimpe sur un tabouret d’altitude et au lieu de rabattre ma robe, je facilite sa remontée. Je les imagine bavant dans l’ombre à propos de cette petite portion de chair exhibée entre l’échancrure du bas et la frange inférieure de ma vêture.
    
    À peine sommes-nous installés et après la commande de deux cafés cognac, il m’interpelle :
    
    — Voyons mademoiselle, à votre avis, ...
    ... lequel de nous deux doit légitimement se sentir le plus fier ? Vous, d’avoir épuisé un pépé ou moi, d’avoir initié une pépée ? Et si nous l’étions à égalité d’avoir su, en dépit de tant de dissemblances, communier dans le plaisir. J’avais, il y a quinze jours, promis de vous ouvrir « des perspectives insoupçonnées ». Me suis-je dignement acquitté de ce devoir ?
    
    Confuse, d’avoir une fois de plus été si perspicacement devinée, je confesse :
    
    — Vous savez bien que oui.
    — Moi, je le sais en effet, mais vous, il se peut bien que non ! Vous restez bruissante de vos vibrations corporelles, de vos déluges orgasmiques, alors que vos plus forts saisissements ont été le fruit de vos hontes. Celles que tantôt vous avez acceptées jusqu’à en jubiler, celles qui vous ont boostée dans l’expression d’un désir inavouable. Je viens de vous observer parcourant ce bar. Par deux fois, vous vous êtes raidie. La première face à l’épreuve d’exhibitionnisme que je vous imposais, la seconde quand effrontément vous avez décidé non pas de vous moquer des attentions canailles que vous suscitiez, mais de les provoquer. Je suis prêt à parier que pour peu, vous alliez encore mouiller votre culotte. Oh, pardonnez-moi, j’oubliais détenir celle-ci en otage !
    
    Il m’éclaire ainsi sur l’aventure qui s’achève et les échanges qui suivent, entre sérieux, humour et badinage, me passionnent. Après un grand moment d’agréable bavardage, dépourvu pour cette fois de toute visée retorse et enjeu stratégique, il me ...