1. Saison 1 - Épisode 4


    Datte: 13/04/2020, Catégories: ff, sf, Auteur: Domi Dupon, Source: Revebebe

    ... permettait pas à cette opposition de s’organiser. La répression-conversion faisait rage.
    
    Cette violence en ville n’était rien comparée à ce qui se passait hors des murs. Les alentours des villes étaient devenus de véritables coupe-gorge. Plus personne ne s’y aventurait sans protection sauf nécessité vitale. L’armée et les sbires de l’U.S.D. ne s’y rendaient que contraints et forcés.
    
    Durant les années 20, les gangs de toutes sortes avaient profité du chaos généré par la crise pour se surarmer et investir les territoires excentrés, zones industrielles abandonnées, usines en ruine. Depuis ils rayonnaient et s’éloignaient de plus en plus de leurs bases. Nordec, loin des grands axes, sans réel problème de pauvreté, demeurait un havre de paix mais n’était pas pour autant à l’abri de leurs méfaits.
    
    Marlène savait qu’aujourd’hui, il était quasiment impossible d’avoir une information objective. Les chaînes télé ou radio qu’on pouvait capter étaient inféodés au pouvoir. Restait le net. Mais les maîtres avaient compris que trop d’info tue l’info. Ils inondaient la toile d’une multitude d’infos, de nouvelles, de bruits, de rumeurs aussi contradictoires qu’inquiétantes. Devant ce flot ininterrompu, il devenait impossible de démêler le vrai du faux.
    
    Ces manipulations ne pouvaient pourtant cacher l’état de délabrement dans lequel s’enfonçait inexorablement le pays, les incessantes émeutes et les méfaits des gangs. L’U.S.D. proposant la protection de Le Dieu et surtout sa ...
    ... protection armée avait beau jeu pour gagner des fidèles. Mais à quel prix.
    
    Le journaliste gominé avait été remplacé à l’écran par la présentatrice vedette. Nordine Médrano, mémère emmaillotée, panégyriste officielle de l’Empire, qui officiait déjà sous le règne de Nicolas 1er. Elle annonçait les futures impériales agapes : une réception intime de 500 convives en sa cour de Versailles. Marlène éteignit rageusement la télé. Elle jeta un œil à la pendule murale. Minuit. Mélisse n’était pas encore rentrée.
    
    Allongée sur le divan, seulement vêtue d’une robe de chambre ayant appartenu à feu Hingaliers, elle attendait son retour avec impatience. Leur relation avait évolué si vite après leur rendez-vous interrompu…
    
    En rentrant chez sa mère-grand cette nuit-là, elle n’avait guère dormi. En bonne scientifique, elle avait fait un état des lieux. Si elle n’avait pas pu, pas voulu, analyser ses sentiments, elle avait par contre parfaitement cerné ses désirs. Le fait que Mélisse soit une femme, une femme de 55 ans, ne la gênait en rien. Elles se plaisaient, elles étaient bien ensemble : pour elle, il n’y avait aucun problème.
    
    Les quarante-huit heures qui suivirent furent très éprouvantes pour la jeune femme. Aucune nouvelle de la viticultrice. Celle-ci devait regretter cet instant d’égarement, avait honte, craignait le « qu’en-dira-t-on », n’osait pas, quoi d‘autre encore… Elle égrenait toutes les raisons qui pouvaient expliciter cette fuite. Pour elle, l’action avait toujours primé ...
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