Au coeur du silence
Datte: 10/04/2020,
Catégories:
ff,
froid,
parking,
voyage,
voiture,
amour,
Masturbation
Oral
jouet,
aventure,
roadmovie,
amourpass,
Auteur: Calpurnia, Source: Revebebe
... contre son antre humide et doux. Je l’entends murmurer des choses dans sa langue, des mots mystérieux qui résonnent en moi comme des mots d’amour. Peut-être que ce sont de tendres obscénités, des propos câlins et lubriques, romantiques et graveleux.
Elle se cambre, bascule sa tête en arrière, et serait tombée si je ne l’avais pas retenue de deux mains sur les fesses. Elle jouit en sautillant de joie, comme une petite fille devant ses cadeaux de Noël. Mais Noël c’est passé, mais la vie nous a changées, mais ce sont d’autres plaisirs qui nous surprennent au tournant d’une autoroute, par une nuit d’hiver qui n’est pas sombre car les couleurs du désir la peinturlurent sans mesure.
Près de nous les grondements des camions sur les quatre files couvrent le râle discret de l’orgasme. Ce sont les globules rouges d’un sang qui irrigue les plateformes logistiques européennes. Comme celle de Saran, droit devant, gigantesque, enfer sur terre pour ses « pickers » manutentionnaires. De ce lieu inhumain part en période de fête un camion rempli de jouets et de babioles toutes les sept minutes. Parmi les routiers, des Polonais et des Espagnols, des Bulgares et des Portugais, esclaves modernes comme enchaînés à leur camion, roulant dix-huit heures par jour, chronotachygraphe trafiqué, parfois imbibés pour supporter la pression (1). Dans le même temps, indifférente à ces enjeux, une chouette chasse au-dessus de nos têtes et vient se poser sur le bord du toit.
J’ai envie du contact ...
... direct avec la peau de Valma. Au diable le froid. Je me débarrasse de mes vêtements, puis je la déshabille. Elle se laisse faire. Nous nous enlaçons. Je caresse sa peau, partout. Sur son ventre, tout en bas, je sens à tâtons une grande cicatrice, mais ce n’est pas le moment pour les questions. Juste la tendresse. Juste l’attachement avant que la vie, dont je crains la fourberie, nous arrache l’une à l’autre.
Soudain, en jetant un coup d’œil par-dessus son épaule, ce que je vois m’inspire un fou-rire. Elle me regarde, étonnée. Je lui montre du doigt la raison de mon hilarité : nous somme juste dans le champ d’une caméra de « vidéoprotection », offrant au gérant un spectacle auquel il devait à peine rêver dans ses fantasmes les plus fous. Nul doute qu’il va aimer un peu plus son métier après ce que nous lui avons montré.
— Ça va ? Tu n’es pas trop… pudibonde ? C’est bien ça, le mot, en français ? Parce que moi, je m’en fous. Il peut me mater autant qu’il veut.
— Bof ! Tant mieux pour lui s’il a pu se rincer l’œil gratuitement. Et puis, lorsque j’étais étudiante, j’ai travaillé dans un cabaret parisien pour payer mes études. Je dansais nue. Ça me plaisait bien.
— Tu veux bien danser juste pour moi, me montrer comment tu dansais ?
— Tout ce que tu veux, ma chérie. Mais on va plus loin. Je n’ai pas envie de me donner en spectacle devant ce type. Tant pis pour lui, la fête est finie !
Le pilier d’un réverbère fait office de barre verticale, parce que ma spécialité, c’était ...