1. Pour Tilya


    Datte: 07/04/2020, Catégories: fh, inconnu, amour, pénétratio, sf, aventure, amourdram, Auteur: Harold B, Source: Revebebe

    ... qu’il l’avait appris. C’était le rêve de toute sa vie ; un boulot sûr, bien payé, qui le mettrait en sécurité, lui et sa famille, quand il se marierait. Moi ça me faisait chier qu’il entre là-dedans ; j’avais toujours détesté ce genre de boulots. Peut-être aussi parce que j’avais toujours été bien trop con pour pouvoir atteindre le niveau exigé pour me présenter au concours.
    
    C’était d’ailleurs notre seul point de désaccord, Janor et moi. On s’était toujours bien entendus sur tout, proches, complices, depuis tout jeunes. Mais on n’avait pas les mêmes points de vue sur la société. En grandissant, ça se sentait de plus en plus ; presque toutes nos discussions finissaient par déboucher sur de la pseudo-politique. Mais comme Janor était bien plus intelligent et cultivé que moi, je finissais toujours par me la mouler.
    
    Enfin, n’importe ! Il avait été pris, il serait fonctionnaire, dans un des plus grands départements. Et puis, c’est toujours bien d’avoir un ami qui bosse aux Renseignements…
    
    Janor avait voulu fêter dignement son succès ; il avait réservé un bar entier, pour une trentaine de personnes, des amis, des collègues, de la famille. Moi j’avais surtout goûté le champagne ; c’était vraiment rare du champagne… Je crois même que c’était la première fois que j’en goûtais, du champagne. Je fis un peu plus que le goûter, d’ailleurs. D’un autre côté, j’avais que ça à faire ; Janor flambait avec ses copains de la haute ; moi j’avais bien essayé de discuter un peu avec ces ...
    ... types du Département, mais on n’était vraiment pas du même monde.
    
    Y en avait deux qu’étaient mariés ; à de belles filles, en plus. Ça en jetait, c’est vrai ; en voyant ça, n’importe qui aurait eu envie d’entrer aux Renseignements. Mais c’étaient les seules femmes ; personne d’autre. Et comme y avait pas de filles seules et que les types qu’étaient là étaient pas drôles, je passai ma soirée à goûter le champagne et à papoter avec le barman, un grand type costaud et souriant, qui se faisait un plaisir de me servir du champagne.
    
    Et finalement, j’étais rentré tard, complètement épuisé, et partiellement ivre. Pour une fois qu’on avait pu faire la fête… mais c’était nul comme fête ! À part le champagne, qu’était pas mal…
    
    ***
    
    Est-ce que c’était le champagne qui m’avait fait rêver de la sorte ?
    
    Je pensais toujours à mon rêve en sortant du conapt-bloc pour rejoindre le flot triste et sombre des centaines de personnes qui marchaient comme des robots sous les néons grisâtres qui transperçaient la fin de nuit. Comment ne m’étais-je jamais aperçu de l’horreur qui se dégageait d’une telle impersonnalité ? D’habitude, je prenais ma place dans la foule sans guère d’entrain, mais là, ça me dégoûtait presque. Ça tranchait trop avec la beauté de ma vision… Et j’avais envie de crier à tous ces gens leur abjection, leur absence, leur néant…
    
    Marcher me fit du bien. L’air était toujours lourd, chargé ; les énormes nuages gris toujours bas ; les gens autour de moi toujours distants ; ...
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