Le dîner
Datte: 26/03/2020,
Catégories:
fh,
extracon,
caférestau,
cérébral,
Voyeur / Exhib / Nudisme
tutu,
extraconj,
Auteur: Bxlblue, Source: Revebebe
... avec la tranquille sérénité d’être en écologie. Les circonstances sont atténuantes de votre enthousiasme réciproque et mutuel à reconnaître et exprimer votre désir de chair. Il s’amplifie de ce sage préliminaire et de la certitude qu’il valide et autorise tous les passages à l’acte. Il répond donc sobrement :
— Oui énormément et j’ai très envie de toi.
Tu lui demandes sans réfléchir, dans l’essentielle logique qui vous travaille :
— Tu bandes ?
Le feu de cet incendie que tu déclares lui monte aux joues et fait fondre la dernière banquise qui vous séparait de l’authentique. Il sourit de toute sa désarmante sincérité.
— Oui, comme un bouc, depuis tout à l’heure.
Le charme est repu…
Vous êtes à cette heure entre chienne et loup, entre l’hombre des doutes, des scrupules et l’aveuglante lumière d’un désir partagé. Dans un dernier instinct de loyauté, tu te lèves :
— Je vais me soulager de cette prometteuse révélation.
Tu te diriges vers les toilettes, en verrouillant l’ambiguïté d’un dernier regard par-dessus ton épaule sur cet homme désirant qui te suit des yeux. Tu veux m’appeler, m’impliquer, me convaincre. Une seule porte et un couloir. Toilettes hommes, toilettes femmes. Tu réfléchis les lieux en possibles épanouissements de vos convoitises. Trop compliqué, trop risqué. Vous n’en êtes pas à cette urgence. Quoique toi… Ton imagination galope de ce sexe tendu pour toi, par toi. Elle déborde, devient impartageable sinon en acte.
Un sms fera ...
... l’affaire. Trop compliqué à nuancer par téléphone. Tu n’es pas dupe, mais tu te sentirais presque amoureuse. Cette concordance des temps des sentiments… ou plutôt des émotions. Non tu n’es pas dupe.
Cet intermède n’a pas refroidi les ardeurs que cette carte blanche exonère de tout reproche. La porte est constellée de dessins obscènes, de courtes phrases ordurières inspirant que ces toilettes sont aussi « contrebandées » par des hommes. Cette trivialité te devient érotique, catalyse vos suggestions en plus concrètes hypothèses, affermissant ta résolution à ne résister à aucune avance. Cette envie de te caresser, tu n’y résistes qu’à moitié, pour ne pas consommer en gaspillage cet appétit qui te mobilise. Tes doigts sondent l’incontestable fluide que tes idées abondent en t’avouant vaincue. Ce furtif agacement te fait grimper encore de quelques degrés sur l’échelle de riches-terres qu’un printemps inédit fertilise. Tu imprègnes tes doigts, ta main de tes odeurs de sève pour en faire aumône, avant-goût, amuse-bouche. Déboutonnant complètement ton chemisier, tu enlèves ton soutien-gorge et te noues, en travers de la gorge ce tour-du-cou noir, ce presque bijou, qui te va à désir et ne te plaît qu’à moitié. Tu devines son pouvoir é(qui)vocatif, en signe extérieur de soumission aux ardences qui fournaisent en toi. Ce projet d’intime connexion, tu ne veux pas le laisser aux fruits trop bien défendus du hasard.
Après un sommaire rajustement, tu retournes dans la salle du restaurant, et ...