1. Ecole de commerce


    Datte: 24/03/2020, Catégories: fh, hplusag, jeunes, extraoffre, prost, campagne, école, pénétratio, mélo, Auteur: Bertrand D, Source: Revebebe

    Le soleil pointe juste à l’horizon. Avec une grande douceur, la Mercedes s’immobilise le long du trottoir. Brigitte, tirée de sa rêverie se tourne vers son voisin. Elle lui sourit, il approche sa tête et l’embrasse délicatement sur la joue.
    
    — Au revoir, Brigitte, à bientôt j’espère.
    — Au revoir et merci.
    
    Elle est descendue, la voiture a démarré sans bruit, Brigitte l’a regardée s’éloigner, puis est rentrée. Arrivée dans son studio, elle s’est allongée toute habillée, a fait le point sur sa soirée et sa nuit : quatre cents francs, salaire officiel, mille francs pour la suite, ce mois-ci est assuré. Elle va pouvoir bûcher tranquille. D’autant que passer une soirée de gala avec un homme beau, gentil, sachant parler, avec repas soigné, c’est très agréable. À minuit, rentrer à l’hôtel, faire l’amour deux fois avec un partenaire expérimenté et délicat, elle apprécie beaucoup. Et tout cela pour une telle somme, c’est sensationnel. Car elle veut à tout prix terminer ses études et dénicher un bon emploi. Son but : faire du fric, pour compenser tout ce qui lui a manqué jusqu’à présent.
    
    Beaucoup dans son école de commerce sont fiers de leurs origines. Certains en parlent constamment, tablant sur les relations des parents ou amis pour dénicher un emploi. Elle est restée discrète sur sa famille, s’inventant une parenté banale. Certes, elle a un nom : celui de sa mère, car son géniteur, elle ne l’a jamais vu. Mais elle a été aimée, choyée, et se souvient encore du bonheur ...
    ... qu’elles ont partagé toutes les deux. Jusqu’au jour où une voiture a fauché sa maman et brisé sa vie. Il ne restait que son grand-père qu’elle n’avait jamais vu, il avait chassé sa fille lorsqu’elle était arrivée enceinte. Naturellement il n’a pas voulu du rejeton de cette traînée. Elle a donc été confiée à l’assistance publique. Elle avait treize ans. Placée dans une famille d’accueil, elle était bien. Puis, elle ne sait pas pour quelle raison, transférée dans une deuxième. Elle n’a pas été maltraitée, ni malheureuse. Bien accueillie, bien soignée, elle a suivi des études jusqu’au bac. Mais jamais, elle n’a retrouvé dans aucun de ces foyers l’amour qu’elle partageait avec sa mère. Elle s’est repliée sur elle-même, a été une adolescente tranquille, travaillant bien, un exemple pour les autres orphelins. Ne posant pas de problème mais renfermée, jamais personne ne s’est vraiment intéressé à elle, ne lui apporté la moindre preuve d’attention ou d’amitié.
    
    Quand elle a été majeure, le bac en poche, elle a continué ses études, une prépa, et a réussi le concours d’entrée dans cette école de commerce. Certes on lui a octroyé des bourses d’études, des aides, mais elles étaient insuffisantes. Il lui fallait trouver un boulot annexe. Chaque élève est parrainé par un ancien de la promotion précédente. Sa tutrice, Nathalie, était une fille d’origine modeste. Pourtant elle vivait dans un studio, ne paraissait pas manquer de moyens. Intriguée, Brigitte n’osait pas lui demander comment elle ...
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