1. Urgence! (1)


    Datte: 17/03/2020, Catégories: Lesbienne Auteur: simson3, Source: Xstory

    17h30. Un appel est lancé au micro :
    
    « Docteure Alicia LeBel. Docteure LeBel demandée stat au bloc opératoire ! »
    
    Accélérant le pas dans les couloirs de l’hôpital Honoré-Mercier de Saint-Hyacinthe, Alicia avançait en direction du bloc de chirurgie vasculaire, les deux mains enfouies dans les poches avant de son sarrau blanc se pressant discrètement sur son ventre.
    
    « Allez à la brosse immédiatement, docteure LeBel ! lui intima la coordonnatrice des salles d’opération à son arrivée dans le département. Le patient monte de l’urgence dans dix minutes ! »
    
    ‘Anévrisme de l’aorte abdominale en voie de rupture’. Tel était le diagnostic d’admission de cet homme de cinquante-sept ans. Les prochaines heures allaient être déterminantes pour sa survie. Cette condition physique se décrit par l’élargissement progressif d’une section de la plus grosse artère de l’organisme humain, l’aorte, ce gros vaisseau sanguin adossé à la colonne vertébrale. Partant du cœur, elle transporte le sang fraîchement oxygéné vers tout le thorax, l’abdomen ainsi que les membres inférieurs.
    
    L’élargissement pathologique de ce conduit essentiel au transport sanguin devient graduellement de plus en plus morbide à mesure qu’il progresse. À un certain stade, la paroi du vaisseau devient si faible et si mince que des fissures peuvent finir par apparaître à l’intérieur de la tunique interne, l’intima, laissant ainsi le sang s’infiltrer entre les enveloppes intermédiaires de l’artère. On parle alors ...
    ... d’un anévrisme disséquant de l’aorte. Sous la pression induite par le liquide sanguin, l’artère peut donc éclater à tout moment dans l’abdomen, provoquant une hémorragie interne massive causant la mort de l’individu en quelques minutes.
    
    Le traitement chirurgical s’imposant alors devient une course contre la montre, le chirurgien vasculaire devant, lors d’une laparotomie, clamper le vaisseau le plus rapidement possible afin d’en arrêter le débit et procéder par la suite à l’implantation d’un greffon synthétique qui assurera dorénavant le lien entre l’aorte saine et les deux artères iliaques destinées à nourrir le bas-ventre et les membres inférieurs. On parle alors d’une greffe aorto-bi-iliaque.
    
    Alicia était à la brosse, comme on dit dans le jargon médical. Se nettoyant les ongles et se frottant les mains et les avant-bras enduits de Proviodine à l’aide d’une brosse, elle s’enquérait de l’état du malade auprès du docteur Simard, le chirurgien qui avait réclamé sa présence comme assistante.
    
    « Il est dans quel état, le monsieur ?
    
    — Il a déjà perdu beaucoup de sang. Son hémoglobine a chuté sous la valeur de 10. Il faudra faire vite si on veut le réchapper. On a déjà commencé à le transfuser et 15 autres culots globulaires ont été cross-matchés à son nom. »
    
    La conversation se faisant, Alicia ne pouvait réprimer quelques gestes de contraction abdominale, parvenant tout de même à dissimuler l’inconfort physique qu’elle ressentait.
    
    18h15. Rinçage des mains et des ...
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