Severin découvre l'école - Histoires de Sexe

Severin découvre l'école

... courant ni de l’un, ni de l’autre, pense-t-il.

— Euh, oui, ce fut un premier cours… Ça s’est bien passé, oui, Madame.
— Bien passé pour vous, ou pour elle ? ajoute-elle en pointant du doigt la badine restée à terre.

Severin rougit jusqu’aux oreilles. Il baisse les yeux, paralysé. Et puis son orgueil reprend le dessus. Après tout, n’a-t-il pas été le « maître » avec cette élève ? Il n’a pas à en avoir honte, au contraire. Le souvenir de ce cours lui donne même plutôt de l’assurance et lui rappelle qu’il n’est pas un élève, lui, comme madame Mory ou ce monsieur Dupré. De plus, madame Barnier semble utiliser les mêmes « techniques ».

— C’est une élève charmante, quoiqu’un peu distraite. Alors, d’un point de vue purement pédagogique, et bien que cela paraisse saugrenu ou démodé, j’ai pensé qu’il serait efficace de remettre les choses au point avec madame Mory.
— D’un point de vue« pédagogique »,« vous » avez pensé ? Hum, admettons. Madame Mory avait amené le précédent professeur aux mêmes conclusions« pédagogiques ». C’est parfait de constater un tel caractère dans mon corps enseignant… Qu’attendez-vous pour ramasser cet objet ?

Le ton de voix s’est durci soudainement. Severin se lève brusquement, s’approche en s’efforçant d’ignorer le signe d’autorité de la directrice. Il se baisse, puis s’accroupit, gêné par les jambes féminines. Le parfum de la dame l’envahit, la proximité de ce corps, de ces jambes, il pose sa main sur la badine, à quelques centimètres d’un ...

... escarpin délicat. Il remonte un peu les yeux, le long de ces chevilles voilées de gris.

Nicole Barnier croise alors ses jambes, dévoilant, comme dans un flash gravé dans la rétine, le haut des cuisses, le bord sombre des bas et la pâleur suave de la peau, plus haut, si près… Le parfum devient plus envoûtant, il a la gorge sèche et a perdu tout air désinvolte. Il repense en un éclair aux aveux de cet homme, tout à l’heure, face à Solange : « madame Barnier m’a fait mettre la tête entre ses cuisses, en remontant un peu sa jupe… »

Oui, à cet instant, le jeune mâle ne songe qu’à plonger son visage entre les cuisses douces et fermes si proches, se laisser griser par cette féminité, glisser ses mains le long des cuisses, jusqu’à la boucle d’une jarretelle, le bord des bas…

Non, il doit rester maître de lui… mais profitant de son hésitation, madame Barnier allonge doucement le pied vers lui. Il avance une main vers l’escarpin, se penche, le parfum le saoule, la cambrure parfaite du pied, la cheville qui remonte vers le mystère de la jupe… il sent le piège parfait se refermer sur lui, et une troublante volupté l’envahir. Il cesse de lutter…

— Relevez-vous !

Comme un boxeur groggy à l’annonce de la reprise, Severin se redresse d’un bond, le souffle court, les yeux baissés. La dame lui enlève la badine des mains et la tient entre ses mains, coudes posés sur les accoudoirs du fauteuil, le regard triomphant et amusé.

— Vous êtes de ces garçons qu’une femme aime avoir à ses ...