1. J'ai sauté le pas


    Datte: 20/02/2020, Catégories: fh, uro, Auteur: Gigi 02, Source: Revebebe

    ... toute façon, vous seriez déçu, et je n’ai pas envie de vous décevoir.
    — Déçu ? Pourquoi déçu ?
    
    Elle hésite, me reprend les mains en soupirant.
    
    — Je suis ce qu’on appelle une femme frigide, Julien, je n’ai aucune attirance pour le sexe et faire l’amour ne me procure aucun plaisir, c’est même pour moi quelque chose d’assez pénible. Je fais un blocage psychologique… Je ne sais pas ce que c’est que jouir, je ne l’ai jamais su.
    
    Ah bon, d’accord, je comprends mieux certaines choses, et là, effectivement, il y a de quoi être déçu !
    
    — Et c’est depuis toujours ?
    — Depuis mon mariage, en tout cas, mais je me suis mariée assez tard, avant, je ne sais pas… Évidemment mon mari s’en est vite rendu compte, cela l’a mis dans une rage folle ! Il m’a fait subir les pires sévices, soi-disant pour réveiller mes sens endormis, sans résultats autres que de me faire souffrir bien sûr ; mais j’ai toujours pensé que c’était plutôt pour me punir ; j’ai été très malheureuse, vous savez !
    
    La pauvre, je compatis, sincèrement ; je ne supporte pas que l’on puisse faire souffrir une femme, quelle brute, ce type !
    
    — Mais cela doit se soigner ! Vous êtes encore jeune, et trop belle pour ne pas profiter des joies de l’amour et du sexe.
    
    Elle a un sourire désabusé.
    
    — Oui, peut-être, mais pour cela, il faudrait que j’aie une sérieuse motivation, que je ...
    ... n’ai pas…
    — Et justement, si c’était notre rencontre, le point de départ de votre motivation ? Je ne demande qu’à vous aider, Cécile, même sans parler d’amour, on peut très bien s’adonner à nos plaisirs sans pour autant s’aimer, c’est vous-même qui l’avez dit, mais vous me plaisez, Cécile, et moi, je ne pourrai pas continuer notre relation sans avoir envie de vous, alors autant arrêter de se voir maintenant.
    
    Elle ne répond pas ; ses mains serrent davantage les miennes, elle triture mes doigts, se mord les lèvres comme en proie à une lutte intérieure intense.
    
    — Oui, on va se revoir, Julien, souvent ! Alors pour vous, je vais peut-être faire l’effort.
    
    Son visage s’éclaire à nouveau d’un large sourire.
    
    — Et puis non, autant commencer tout de suite, pour TOI je vais faire l’effort, et tu vas m’aider.
    
    Non ! Je n’ai pas rêvé ? Elle m’a tutoyé… Oh joie ! Oh bonheur ! J’ai envie de la prendre dans mes bras, mais c’est elle la plus rapide, elle me tire par la main.
    
    — Au fait, nous ne devions pas prendre une douche, tous les deux ? Et, en plus, j’imagine que tu dois avoir très envie de te soulager, non ? Et ça, je crois que je vais quand même pouvoir te rendre ce service.
    
    Je n’avais encore jamais pris de douche tout habillé ; elle non plus ; ce fut donc une grande première que je ne suis – que nous ne sommes – pas près d’oublier.
    
    FIN 
«12...6789»