Mais oui, c'était moi. 3
Datte: 18/02/2020,
Catégories:
Entre-nous,
Hétéro
Auteur: Accent, Source: Hds
... serais-je allée à l'insu de mon mari. Il eût été plus raisonnable de me faire accompagner de Jean pour une première visite... Ce qui ne m'aurait pas permis de revoir "la chose". Vu quelques années plus tard, le déballage n'aurait pas pu se réaliser en présence de mon époux ! Ce qui apparaît clairement aujourd'hui couvait sous la cendre, était implicite, je ne voulais pas y penser. Après tout, je verrais, je toucherais s'il le fallait, sans savoir à l'avance quelles limites seraient on ne seraient pas franchies. Au pire, pour la première fois, je ne m'imposerais pas de limite. On doit bien pouvoir, une fois dans sa vie, explorer un autre monde, connaître un autre mode de vie. Après une expérience unique, on revient renforcé dans le droit chemin ... Comme si c'était aussi facile à faire qu'à imaginer.
Le dimanche soir j'ai compris pourquoi certains appellent l'imagination "la folle du logis". Jean m'a alors promis le purgatoire. Le mercredi, il m'a envoyé en enfer. Aller en formation chez Greg, c'était aller près de lui, pratiquement me mettre à sa disposition. Pendant un temps, le soir, après la classe. Dès les grandes vacances, à longueur de journée. Je gardais espoir de renouer avec mon mari parce que je gardais ma chambre. Je la rejoignais le soir avec l'envie de Jean, il me négligeait, m'ignorait le plus souvent et ne m'adressait la parole que pour me parler affaires. Chaque soir, malgré ma coquetterie et mes efforts, je souffrais de son indifférence, du manque de ...
... tendresse, de l"absence de tendresse ou d'amour. Pourtant je l'aimais. Il ne voulait ni l'entendre ni le voir. Tout au plus me demandait-il :
- Comment va Greg ?
Or Greg allait toujours bien. Greg était à l(affût. Greg guettait sa proie. Greg avait appris à attendre, Greg attendait son heure. Dès le début, j'avais annoncé la couleur. Je venais travailler, me former chez Charles. Greg ne devait pas se tromper, j'obéissais aux consignes de Jean, parce que j'aimais Jean. Il n'y avait pas de place dans mon coeur pour lui, Greg. Il m'avait entendue, avait continué à venir constater les progrès de la stagiaire, restait aimable et souriant. Parfois, au passage il tentait une vague caresse dans le dos, ou me tenait la main un peu longtemps, mais cessait dès que je marquais mon mécontentement par un soupir, un retrait ou un mot. Et le soir je me disais en retournant à la maison que, peut-être, Jean m'accueillerait amicalement, me témoignerait un brin de sentiment, d'envie ou de besoin d'amour. Je pleurais, seule dans ma chambre.
Si bien que lorsque Jean s'est évertué à me faire comprendre que l'année de séparation de lit n'était qu'un minimum, que je n'aurais jamais plus la moindre chance de rejoindre notre couche commune, il a cassé la force qui m'avait permis de ne pas me laisser charmer par Greg. J'avais démissionné de l'éducation en espérant plaire à Jean, je n'avais qu'un travail insuffisant pour vivre chez Jean, de plus en plus, par nécessité je passais mon temps dans la ...