1. Coup de foudre et de poing au bahut


    Datte: 10/02/2020, Catégories: jeunes, couleurs, école, amour, nonéro, exercice, Humour coupfoudr, Auteur: Coqueluche, Source: Revebebe

    ... qu’elle est fille unique. Milieu petit-bourgeois (elle crache ces mots !). Parents ouverts, tolérants, bien sûr – c’est dit sur un ton ironique, presque grinçant. Je vois… ?
    
    Je vois surtout qu’elle donne le change. Pas de tenues équivoques… Tout dans sa façon de s’habiller est calculé. Rien d’ostentatoire. Pas de marques, pas de vêtements qui laisseraient penser qu’elle allume, robes sages ou jean neutre… Pourtant, là, je vois ses jambes, généreusement découvertes par sa position assise. La jupe noire est remontée jusqu’à mi-cuisses. Jambes croisées, jambes de gazelle… non, ça fait tropbled… de danseuse ? Trop occidental… Simplifions, de belles jambes, blanches et longues, des jambes fluviales qui donnent envie de rêvasser le long de leurs lents méandres.
    
    A-t-elle surpris mon coup d’œil ? Elle rajuste sa jupe en rougissant… et plus encore, quand mon père surgit dans le salon. Il est entré dans l’appartement sans qu’on s’en rende compte. Lorsqu’il habite son uniforme, il impressionne. Cassandre se lève d’un bond, comme si elle était prise en faute… et la rougeur insolite de ses pommettes ferait presque croire qu’elle revient d’une randonnée en traîneau au pôle nord ! Je l’adore !
    
    Papa sourit, la salue avec une sorte de révérence qui m’énerve. D’accord, c’est une Blanche… C’est pas pour ça qu’il faut la vénérer ! Ou alors, c’est parce qu’il la trouve trop jolie… Père concurrent ? En réalité, je sais qu’il est heureux que je reçoive « enfin » une amie à la maison… ...
    ... C’est vrai que ça n’a pas dû m’arriver une fois depuis le CM2 ! Sans rire.
    
    Cassandre se dirige vers la porte. Elle semble pressée de partir.
    
    — J’espère qu’on pourra parler encore ensemble, me dit-elle tout bas en se retournant vers moi.
    
    Quelle drôle de phrase !… Qu’est-ce qui pourrait nous en empêcher ?
    
    — Bien sûr ! lui réponds-je.
    
    Son baiser claque bruyamment sur ma joue… elle est déjà dans l’escalier ! Ma joue vient d’être marquée au fer rouge de ses lèvres ! Et je suis en déroute !
    
    Forcément, après ça, je songe, je récapitule, j’analyse chaque mot, chaque attitude. Je gis dans mon lit, œil vissé au plafond. Je me fais des plans. Pourquoi est-elle venue chez moi ? On ne s’était jamais parlé avant… justeSalut, ça va ? des trucs comme ça. J’ai du mal à croire que ce soit pour excuser l’autre grand con. Alors peut-être par culpabilité ? Mais de quoi ? Qu’a-t-elle donc à se faire pardonner ? Si Éric a joué les matamores, ce n’est pas de sa faute ! Elle l’avait peut-être allumé ? Mais non ! Elle m’a affirmé qu’elle ne l’appréciait pas. Il faudra d’ailleurs qu’elle m’explique cette histoire de salle de boxe. Ça m’a semblé la chiffonner… Pour prendre de mes nouvelles ? OK. Mais encore une fois pourquoi ?
    
    J’écris MYSTÈRE ET MYSTÉRIEUSE sur mon cahier vélin super fin grands carreaux de 192 (!) pages. (Pourquoi pas 200 ?) Il me sert de pense-bête et de journal de bord… « Ô capitaine, mon capitaine » !… Puis je rajoute PUTAIN, QU’ELLE EST BELLE !… Je barre le mot « ...
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