Charles et Julien 1
Datte: 02/02/2020,
Catégories:
Entre-nous,
Les hommes,
Auteur: Kawiteau, Source: Hds
... aménagés dans un coin.
« Quel lit voulez-vous prendre ? » J’ai l’habitude de vouvoyer mes élèves. Charles me répond du « celui que vous voulez, ça m’est égal » Je lui attribue d’office le lit du haut et je me réserve celui du bas. Il ne répond pas. Je déballe sommairement mes affaires et Charles, véloce quitte la chambre sans ajouter un mot et rejoint ses camarades dans le couloir. Je perçois quelques commentaires chuchotés puis de gros éclats de rire…
Je quitte la pièce à mon tour, Charles discute avec Cédric et Pierre. Je le regarde : mince, élancé, barbe bien taillée et coiffé avec une mèche rebelle blond châtain d’aspect négligé mais probablement savamment travaillée. Je donne le signal du départ vers le réfectoire où nous rejoignons les filles et mes collègues linguistes.
Le repas est l’occasion de rencontrer des collègues de cet établissement d’accueil, la discussion dans cette langue que je ne pratique plus depuis belle lurette me largue rapidement. Je regarde nos élèves. Je surveille presque inconsciemment Charles du coin de l’oeil.
Mon esprit vagabonde et revient sans cesse vers lui. Enfin arrive le temps du spectacle concocté par nos hôtes : chorale avec chants en français, en notre honneur !!! La soirée tourne à la boum avec une ambiance désuète, voire ringarde. Vers 23 heures la pleine lumière jaillit ; c’est l’heure de rejoindre les chambrées. La journée fut longue et un peu de repos avant d’affronter celle du lendemain ne fera pas mal à la troupe ...
... qui s’ébranle lourdement vers l’internat.
Je suis bien évidemment chargé d’accompagner les garçons dans ce court périple : ma consigne est claire : extinction des feux à 23 heures trente au plus tard.
Je regagne la chambre numéro 13. Charles est déjà là, comme il s’en est donné à cœur joie sur la piste de danse, il se prépare à prendre une douche, « avant de nous mettre au lit » me dit-il avec un sourire timide.
Je dois redistribuer les cartes d’identités aux élèves, ce que j’avais omis de faire tout à l’heure, je ressorts donc pour faire le tour des chambres et jouer au facteur. Bientôt, il ne me reste en main que celle de Charles, j’y jette un coup d’œil et remarque qu’il a fêté son dix-huitième anniversaire il y a neuf mois.
Je rentre dans la chambre sans frapper, et je me trouve face à face avec ce superbe jeune homme totalement nu, bien charpenté, le corps couvert d’un fin duvet qu’il l’habille magnifiquement ! Mon regard ne peut s’échapper de la contemplation de ce magnifique cadeau de la nature et je bredouille une phrase inaudible en lui tendant maladroitement sa carte d’identité. Lorsqu’il s’en saisi, nos mains se touchent, je ressens combien sa peau est douce, ça me transporte dans un état d’excitation qui atteint rapidement son paroxysme. Ma confusion est tellement palpable que Charles me lance avec « Vous, vous allez bien ? » lui aussi semble émus...
« oui, oui… » parviens-je tout juste à bredouiller en relevant les yeux vers lui.
Son regard me ...