1. JOURNAL DE MA VIE AMOUREUSE (Histoire fictive) - CHAPITRE 4 : Peur


    Datte: 26/03/2018, Catégories: Entre-nous, Les hommes, Auteur: Cramache, Source: Hds

    ... lui.
    
    -Ça se voit, je vais te laisser le bénéfice du doute.
    
    C’est ainsi que j’ai fait tacitement la promesse de rendre Sylvain heureux. Je n’ai pas menti à Maurice en déclarant que je ne savais pas si notre durerait, mais je peux au moins faire en sorte que ça se passe le mieux possible. J’ai profité de ma venue pour chercher des indices sur la mère de Sylvain. Il n’en parle jamais, j’en ai donc déduit qu’elle est décédée. Je n’ose pas demander, donc je joue les détectives. Il n’y a pas de photos, ni rien sur elle, pas même dans la chambre de Sylvain. J’en suis étonné, j’ai gardé tout ce que je pouvais de mes parents. Cette énigme me taraude, mais je ne brusque pas mon petit ami, il me parlera le moment venu.
    
    Nous voilà donc pour mes vacances. Comme je ne pars pas, j’ai prévu un programme réjouissant pour moi. Un de mes amis m’a demandé de lui fabriquer une table basse. Il m’a donné quelques co,traintes et avant de me lancer, je dessine un plan détaillé avec la quantité de bois et des esquisses pour des gravures. Ce défi me plait, et je prends plaisir à ce travail de préparation. J’ai déjà en tête le produit fini, et je jubile, ce sera beau et lisse. J’ajoute quelques fioritures qui me viennent à l’esprit pendant que je dessine. Je suis tellement concentré que je n’entends pas la sonnette. Je finis par réagir :
    
    -Tu dormais ?, me demande Sylvain avec un sourire.
    
    -Pardon, je bossais sur un plan, entre.
    
    Sylvain porte encore sa tenue de travail, et je me ...
    ... souviens qu’il est de matinée à l’usine. Il a prolongé son contrat parce qu’il n’avait rien de mieux sous la main. Il a l’air crevé après huit de travail à la chaine. Il a son sac de vêtements propres à la main. Son dos est vouté et ses yeux qui se ferment. Malgré tout, il a encore la force de donner un long baiser. Je le pousse vers la salle de bain, et il comprend le message. Je lui prépare une escalope panée et des brocolis à la crème. Il sort de la douche en slip, une manie qu’il a prise lorsqu’il m’a vu fantasmer sur un mannequin en slip dans un magazine. Ça lui va bien, et j’avoue que ça me stimule.
    
    Il s’assoit à table et regarde mes dessins. Je lui apporte on assiette, et lui explique en détail mon projet. J’y mets une telle passion que je suis à bout de souffle à la fin. Sylvain m’écoute attentivement, et boit mes paroles. Comme moi, il a une image mentale du résultat. Je roule les papiers et les range soigneusement. Il finit son assiette et je m’assois près de lui. Le pauvre dort debout, je le porte sur le lit et il s’endort aussitôt. Je le regarde quelques minutes, il est si jeune. Quand il dort, son visage est paisible, plus du tout tourmenté. Je me jure de tout faire pour chasser ses tourments quand il est éveillé.
    
    Pendant sa sieste, je fais la vaisselle, j’arrose mes plantes, et je fais un peu de ménage. Il a le sommeil tellement lourd que je pourrais faire exploser des pétards qu’il n’entendrait rien. Je passe le reste du temps à lire jusqu’à ce qu’il se lève, ...