Paragraphe 6, point 5. - Histoires de Sexe

Paragraphe 6, point 5.

... du contrat…

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Cela dit, entre entrevoir et réaliser, je découvre un fossé difficile à franchir dans notre situation. Les trois premiers jours, nous nous croisons plus que nous ne passons réellement de temps ensemble. Elle ne logera en réalité qu’une semaine sur deux ici, lorsque sa fille sera chez son père. Mais ce qu’elle me demande de pouvoir chambouler dans mon univers me convient. Même l’élimination de vieilles habitudes de célibataire qu’elle obtient avec beaucoup de tact.

En outre, sa présence discrète est un régal. Tout comme son rire, lorsqu’elle s’enthousiasme pour quelque chose.

Je suis donc d’autant plus inquiet, lorsqu’au cinquième jour de cohabitation elle vient vers moi, alors que je suis occupé à préparer un dossier pour le travail.

— Marco, je voulais te demander…, pour le point 6.5 du contrat, nous arrivons en fin de première semaine. Tu voudrais bien en parler avec moi ?
— Comme ça, au débotté ?
— Ce n’est peut-être pas le moment, mais c’est un truc important pour moi. D’un côté, je suis au point mort, et je ne sais pas ce que je suis encore capable de ressentir. D’un autre côté, je ne veux pas finir frigide et sèche de partout. Je ne vois pas d’issue. Aide-moi, s’il te plaît.

En une fraction de seconde, elle est redevenue telle que je l’avais découverte sur son banc, une infinie tristesse sur le visage. L’esprit alerté par ce soudain changement d’humeur, je réalise que le sagouin du dessous se prépare à passer la nuit en bonne ...

... et probablement bruyante compagnie, ce que Caroline a repéré depuis longtemps. Sa demande incongrue en telle circonstance tient assurément plus d’une tentative de fuite que d’un réel besoin de planifier sa vie sexuelle.

— C’est ce bâtard qui te met dans un tel état ? Sa voix ravive des envies irrépressibles tout en rouvrant des blessures encore fraîches ? Et tu viens me parler d’orgasme ?
— Désolée, je ne pensais pas être accro à ce point. Mais je ne veux pas résilier notre contrat…
— Alors, j’ai trois propositions à choix ! Une, on va se givrer au troquet du coin. Deux, on se cache sous la couette et je te lis des histoires cochonnes jusqu’à ce qu’il s’endorme. Trois, tu mets des boules quies et je te fais un massage jusqu’à ce que TU t’endormes. Ce sont des orgasmes en mode mineur, mais c’est le mieux que j’ai en stock !
— Je préfère éviter l’alcool. À défaut, je prends volontiers l’histoire sous la couette et le massage. Mais c’est moi qui te le fais…

La perspective de prendre l’initiative semble la ragaillardir un peu. Pendant qu’elle se prépare à la salle de bain, je construis une sorte de tente de Bédouin en étalant des coussins, des duvets et des couvertures entre quelques chaises, à l’endroit le mieux insonorisé de l’appartement. Puis je nous prépare des vivres pour un siège de longue durée – à ce que j’ai cru comprendre, le type est assez endurant du bas-ventre – avec un thermos de thé à la menthe et plein de trucs différents à grignoter.

Tout est prêt ...