1. Le chopineur


    Datte: 07/01/2020, Catégories: grp, délire, Humour fantastiqu, revebebe, Auteur: Idéfix, Source: Revebebe

    LE CHOPINEUR
    
    La lecture du dernier texte de Mirthrandir m’avait impressionné. J’étais un fidèle du site Revebebe depuis de longues années déjà, et j’appréciais beaucoup nombre d’auteurs, tels Mirthrandir et Gufti Shank, à mon avis d’authentiques écrivains. Je n’imaginais pas alors que tous ces textes puissent être autre chose qu’un salubre défouloir, la purge psychique d’individus forcés et contraints de suivre le train d’une existence morose, libérant dans l’écriture l’instinct de vie, la puissance érotique que la vie sociale leur déniait. Et voilà que je découvrais, si Mirthrandir disait vrai («Dix mètres sous terre et sans vaseline ! », n°13978, du 5/8/10), un lien inouï, franchement hallucinant, avec le monde réel ! Et terriblement inquiétant. Aussi décidai-je d’en parler à la prochaine réunion de la confrérie des Vaillants-Forniqueurs.
    
    Voici bientôt an, j’avais été admis au sein de cette confrérie secrète, parrainé par Maître Lalongue, avoué à la Cour, un de mes clients de l’atelier de bidortage (oui, j’exerce la profession de bidorteur, ne rigolez pas, ça existe !). Un jour où il était pour affaires à l’atelier, une réflexion un peu osée à propos de Revebebe m’avait échappé : mon client avait rigolé puis, de fil en aiguille, m’avait parlé de sa confrérie, laquelle n’ignorait rien d’ailleurs de mon site préféré. Apprenant que dans cette « fraternité » très spéciale on forniquait ferme, dans de parfaites conditions de sécurité sanitaire et sans avoir à se préoccuper ...
    ... du recrutement de la gent féminine, j’avais aussitôt sollicité mon intromission (si j’ose dire).
    
    Bref, comme l’exige le processus initiatique, j’occupais à présent le grade le plus bas dans la hiérarchie, celui de Chopineur. Cela voulait dire que j’étais chargé de pourvoir en liquides alcoolisés les réunions mensuelles du chapitre local et de les servir à la demande. J’avais juste le droit de chopiner et de regarder les autres baiser frénétiquement et bruyamment, dans la semi-obscurité des fins de séance… Ensuite, je devais encore ramasser les capotes usagées puis faire le ménage après le départ de la compagnie. Plus, évidemment, le souci de veiller aux questions de sécurité. Tout ça gratos ! Mon rôle était donc celui d’un larbin bénévole et privé de fornication jusqu’à mon éventuelle élévation au grade suivant, celui de Baisouilleur. Et mon espoir d’y parvenir était tel qu’il me faisait supporter toutes mes frustrations, sans parler des quolibets dont les Frères abreuvent souvent le Chopineur… Passons !
    
    L’épreuve dont la réussite conditionne l’admission au grade de Baisouilleur aurait lieu pour moi dans un mois et un jour, et déjà je polluais mes draps chaque nuit, en conclusion de rêves merveilleux lors desquels les plus belles femmes, les plus enamourées et les plus salaces me suçaient, me caressaient, me baisaient et me transportaient en des extases quasi célestes !
    
    Demain, lors de la réunion mensuelle de la confrérie et dans la seconde partie des rites, j’aurai ...
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