Androgyne party - Histoires de Sexe

Androgyne party

... plastique, du caoutchouc ou du cuivre, pas même de l’ivoire ou du bronze qui me feront accéder à cette plénitude que je cherche comme le Graal. Il me faut de la chair, toujours de la chair.

Elle avait effectivement l’air d’une tigresse. Je rendis tout son matos à Lucile en échange d’une petite pipe amicale et je me creusai la tête. Le soir venu, j’entamai le débat.

— Dis plutôt que je ne satisfais pas ou plus.
— Tu sais bien que ce n’est pas la question. D’ailleurs tu l’as bien précisé à Lucile.

(Je ne savais pas qu’elles se téléphonaient.)

— Mais comment veux-tu qu’on s’y prenne ? C’est insoluble, ton histoire.
— Il faut encore essayer, Robert. Relis le Narcisse de Gide et tu verras que j’ai raison.
— Bon, je vais relire leNarcisse de Gide…

Le soir, je fis un nouvel effort. Je restai en elle jusqu’à ce qu’elle s’endorme. Puis je m’endormis à mon tour. Malheureusement, je rêvai de Lucile en train de me prendre avec les sextoys et j’éjaculai, rendant le lit impraticable pour quelques minutes. Elle se leva pour prendre une douche, pour changer les draps. Je ne savais quelle attitude adopter. Il me semblait que son sexe me faisait la moue. Le mien était tout penaud.

C’est Lucile qui me laissa un message. Elle avait une idée. Un de ses ex était d’accord. D’accord pour quoi ? Je ne comprenais pas de quoi il retournait. Je la rappelai.

— Éric est d’accord, tu sais.
— Justement d’accord, mais pour quoi faire ?
— Eh bien, elle veut de la chair. Tu ne peux ...

... pas fournir toute la journée. Il est ton suppléant.
— Non, mais tu te rends compte dans quoi on s’embarque ?
— Tu ne vas pas être jaloux maintenant ?
— Mais ce n’est pas la question !
— Écoute, tu fais comme tu veux. Tout ce que je sais, c’est qu’Éric est disponible. Et je peux te dire que lui, il fait durer les choses… Enfin les choses, je veux dire les situations…
— D’accord, d’accord…
— Il aurait pu être hardeur, je t’assure.
— Bon, j’ai compris, Lucile !

Je me demandais s’il fallait parler de cette idée farfelue, mais le soir il s’avéra que notre fiasco devenait de plus en plus patent et qu’il fallait tenter quelque chose. J’insinuai qu’il pourrait y avoir une solution, mais qu’elle n’était pas sans risque et qu’il fallait y réfléchir à deux fois. « Non, me dit-elle, y réfléchir à une seule fois est suffisant. La nuit porte conseil. » Elle me tourna le dos et se mit à ronfler.

Éric est un bel athlète qui connaît par cœur la biographie de Franck Ribéry, né en 1983 à Boulogne-sur-Mer. Lucile lui avait expliqué le cas, mais en omettant soigneusement de parler du dialogue de Platon. Le soir, il est venu pour dîner en apportant un bouquet de tulipes et des chocolats bavarois. La conversation fut animée, mais de bon thon à la catalane. Après les platitudes, il fallut passer à la plénitude. Nous avions prévu le scénario suivant : je faisais l’amour en premier, et Éric était prêt à intervenir en cas de crampe ou de débandade. En attendant, il pouvait suivre en direct à ...