1. Mimosa


    Datte: 03/01/2020, Catégories: amour, Voyeur / Exhib / Nudisme photofilm, BDSM / Fétichisme nopéné, mélo, portrait, initiatiq, Auteur: Amarcord, Source: Revebebe

    ... plateau. T’as déjà eu un échantillon de mon style et de mon vocabulaire, et il est trop tard pour que j’en change, hélas. Mais… mais je te jure que malgré mes blagues de soudard et mes sautes d’humeur, je ferai tout pour t’offrir mon respect. Et celui que j’ai pour toi, après la façon dont tu as réagi, est profond, crois-le bien.
    
    Sa voix remonta.
    
    — À part ça, figure-toi que je partage tes goûts en matière de poil. Moi aussi je déteste cette rage contemporaine de la chatte rasée, exposée, quand ce n’est pas gommée, photoshoppée, ou chirurgicalement opérée pour être lamentablement lisse, clinique. Ça fait pas bander, une chatte en plastique. Ni ça, ni tout le reste, les lèvres au silicone, les nibards comme des bouées, l’angoisse stupide des femmes qui se botoxent la gueule dès quarante ans. C’est tellement beau, émouvant, une ride, ou une jolie touffe. Non, toutes la même gueule, toutes le même cul, la chasse au poil est ouverte !
    
    Seulement voilà, tu l’as dit toi-même, ici c’est différent. Technique. La maison fait dans le slip, mademoiselle. Le simple, le tarte, l’exotique, le kitsch, le sévère. Mais aussi le suggestif, l’échancré, le voilé, le maillé, la ficelle, et j’en passe. Alors ce que je te propose, c’est que tu voies malgré tout avec Cléo si elle peut pas t’arranger ça maintenant. Je t’en serais plus que reconnaissant. Parce que je vois que dans la liste, il y a encore trois trucs spécifiquement pour toi et dans ta taille. Dont un slip en fine dentelle et ...
    ... une culotte brésilienne. Comme ça, fais-moi confiance, ça va pas le faire. J’ai malheureusement pas trop le choix, les photos doivent être livrées demain, figure-toi. Un peu dommage pour ta jolie toison, ma mignonne, mais comme tu le sais, ça repousse, et plutôt vite. Cléo ?
    
    — Je crois que j’ai ce qu’il faut.
    — Mimosa ?
    
    Je m’entendis répondre, comme dans un écho.
    
    — Ça marche. D’accord pour moi.
    
    D’un coup la pression accumulée retomba, et les filles se mirent à gazouiller bruyamment, avant que Robert ne tonne « Hé ho ! On peut la mettre un poil en sourdine ? », ce qui fit rire tout le monde, y compris Robert, avec un temps de retard, après qu’il eut réalisé ce qu’il venait de dire.
    
    Je suivis Cléo, jolie métisse dans la trentaine, à la coiffure afro.
    
    — Tu as du cran, Louise. Bravo. Je ne sais pas qui aurait pu soutenir ça. Et jamais vu Robert plier comme ça non plus. C’est clair qu’il a flashé sur toi, c’est le cas de le dire.
    — Tu veux dire que…
    — Non, non, professionnellement, je te rassure. Autant il peut être vulgaire sur un plateau, autant en privé c’est un tout autre homme, foncièrement bon. Bourré de principes, mais aussi de doutes. Torturé. J’en parle à l’aise, nous avons eu une brève liaison, il y a quatre ans. On n’était vraiment pas faits l’un pour l’autre. Je suis certain que là, il est encore déchiré de ce qu’il t’a fait subir sans le vouloir, par la faute de son emportement.
    
    Elle s’était mise à fouiller parmi une pyramide de beauty-case.
    
    — ...
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