1. Lectures érotiques (18). Guillaume Perrotte : « Sex Addict » (Editions Blanche, 2008)


    Datte: 03/01/2020, Catégories: Dans la zone rouge, Auteur: Olga T, Source: Hds

    ... (récit n°8)
    
    Philippe n’est parvenu à ses fins qu’en ayant recours, en dernier ressort, aux services de Rachid, ce fauve qui fut placé sur ma route, avec les conséquences que l’on connait et que j’ai longuement racontées.
    
    Les passages de la fin du roman, qui racontent comment Carla se « lâche », sa descente aux enfers, m’ont bien évidemment rappelé tout ce que j’ai vécu pendant la période Rachid, où je me suis livrée sans retenue à tous les plaisirs et débauches, obéissant aveuglément à Rachid et réalisant tout ce qu’il organisait.
    
    Yann prend plaisir à la transformation de Carla, comme Philippe avait été le témoin, le complice, des débauches auxquelles me poussait Rachid, y compris les pratiques les plus extrêmes et les plus contestables.
    
    L’auteur ne le dit pas, mais Yann est aussi, à sa façon, candauliste. On le constate à sa réaction quand Carla, venu le rejoindre dans un sordide hôtel de passe, lui raconte sa récente transformation.
    
    Yann pense bien, à la fin du roman, à sortir Carla de la situation où elle se trouve parce qu’il y a poussée, de même que Philippe a tenté de me mettre en garde au sujet de Rachid, tout en laissant faire et en étant bien le témoin de ce qui se passait, y prenant souvent du plaisir. Chez lui, le candauliste l’emportait. A sa décharge, je n’étais pas à ce moment-là à même de l’écouter. S’il m’avait poussé à choisir, j’aurais choisi Rachid et la vie de plaisir qu’il m’offrait, me laissant glisser vers ma pente « naturelle ...
    ... ».
    
    Je vois cependant deux différences essentielles, de mon point de vue entre le couple de ce roman et notre expérience :
    
    1. Yann est « sex-addict » et c’est cette addiction qu’il va finir par transmettre à Carla. Philippe, lui, est candauliste et c’est son candaulisme qu’il va réaliser en me poussant vers ma pente naturelle.
    
    2. Le roman se termine par la déchéance de Carla. Sous la coupe de Rachid, j’ai connu, notre couple a connu, une vraie descente aux enfers. Je suis bien consciente d’avoir été proche du gouffre, mais la différence est que j’ai pu en sortir, grâce, je dois le redire, à l’intervention brutale d’Hassan, mais aussi et surtout par la force de l’amour qui nous unit Philippe et moi. « L’autre couple » que j’ai construit avec Agun a lui aussi fortement contribué à notre nouvel équilibre.
    
    Nous avons su, malgré des dérapages quelquefois graves (l’adultère de Philippe avec Ambre, le mien avec Denis et surtout avec N), préserver notre couple et trouver un équilibre qui nous permet d’assumer « en bon ordre » hypersexualité et candaulisme.
    
    La leçon que je tire de ce roman, comme de notre expérience, est qu’il est bien difficile de résister à sa pente naturelle et qu’il n’est pas facile de maîtriser, de réguler, hypersexualité ou candaulisme. Il est important de déterminer des limites, la première étant de se préserver et de protéger les siens. C’est aujourd’hui notre résolution, sans renoncer au candaulisme et à mon hypersexualité, parce que cela serait ...