Une robe bleue et un mollet galbé
Datte: 23/03/2018,
Catégories:
fh,
hplusag,
inconnu,
hotel,
voyage,
amour,
Oral
pénétratio,
Auteur: Malex_Julien, Source: Revebebe
... nouveau message Manon… Je ne peux cliquer sur le lien. Vingt fois, je lis la notification et mon cœur bat à tout rompre. Je décide de rentrer pour lire le message chez moi, au calme et trouve l’énergie de recourir pour arriver plus vite.
Il est midi au Palais Royal et je suis en avance. Je fais le tour de ce square ceinturé de bâtiments magnifiques au cœur de Paris. Des parterres, des bancs verts, des tilleuls, des gravillons poussiéreux et des pigeons. Le jardin n’est pas si grand mais assez toutefois pour ne pas se retrouver si rapidement. Par quel côté, à quel endroit ? Je n’envisage pas que tu ne viennes pas. Et si tu avais été retenue ? Un imprévu ? Nous n’avons pas échangé nos téléphones bien sûr. Je marche lentement et j’observe. Quelques vieux qui regardent les gens passer, des touristes armés d’appareils photo, des cadres costumés en route pour un déjeuner, des mamans avec une poussette.
Il est 12 h 30. À chaque robe esseulée, je frissonne. Toi ? Pas toi ? Je ne peux pas aborder toutes les femmes de 30 ans qui traversent le parc… J’observe. Trop petite, trop grande, trop blonde, un mollet pas assez galbé… Les flashes se succèdent dans ma tête. Comment es-tu habillée ? J’emprunte l’allée latérale et la remonte rapidement vers la galerie d’Orléans. Le temps presse. On ne fait pas attendre une jeune femme. Je regarde chaque banc. Et puis soudain, devant moi, comme une silhouette familière. La robe n’est pas bleue mais orange mais le même attrait est là. Tu ...
... marches et j’accélère, absorbée par cette tache orange, cette queue-de-cheval nouée dans un chouchou identique à celle d’Orly et ces mollets à nuls autres pareils. Oui, je n’ai pas vu ton visage, mais c’est toi. Et plus je me rapproche, plus mon cœur accélère. Et en même temps un sourire envahit mes lèvres : tu es là, en robe, en ballerines, le cou dégagé dans une référence symétrique à mon souvenir. Tu ne te souviens pas de moi mais le message que tu adresses est sans équivoque. Tu veux me plaire. Bientôt tu seras à moi me dis-je juste avant de t’accoster. Manon, tu t’es déjà donnée. Inconsciemment.
— Bonjour Manon. L’orange vous va aussi bien que le bleu et l’original est plus beau que le souvenir, dis-je me mettant à ton niveau par la gauche.
— 10 minutes de retard, la ponctualité n’est pas votre fort ? J’avais prévu une pause d’1/4 h. Il reste 5 minutes. Cela risque d’être court comme entrevue… Soyez convaincant ! dis-tu sans détourner la tête et en continuant d’avancer.
Je trouve le trait forcé et la marche trop rapide. Je sens le poids de l’éducation. J’ai envie de dire « Stop Manon, laisse tomber ton armure, regarde-moi, fais confiance à notre histoire. » mais tu ne peux pas l’entendre, pas encore. Alors je réponds une phrase sans risque :
— Soit ! Je prends ces 5 minutes. Demi-tour, dis-je, en te poussant un peu vers la droite avec mon corps, il y a un plus loin des orangers en fleurs dans d’immenses bacs en bois. Ils sont magnifiques et leur parfum est d’une ...