Grands moments de solitude (1)
Datte: 20/12/2019,
Catégories:
Partouze / Groupe
Auteur: Exorium, Source: Hds
... alentours tout était éteint. Rien. Personne. Qu’un croissant de lune qui scintillait, argenté, à la surface des flots.
On a nagé. On s’est poursuivis. On a fait les fous. On a sauté dans les vagues.
Pauline s’est discrètement penchée à mon oreille.
– J’adore ça voir l’attirail de Julien s’agiter dans tous les sens.
– Ça lui fait peut-être pareil avec nos nénés. Sûrement, même.
Quand on s’est enfin résignés à sortir de l’eau, il était plus d’une heure du matin.
* *
*
Chloé s’est assise, en pyjama, sur sa couchette.
– La dernière fois que j’ai pris un bain de minuit, moi, ça a été plutôt rock’n’roll. Un grand moment de solitude !
– Comment ça ? Eh bien, raconte, quoi !
Mais Pauline a pas voulu.
– Attends ! Attends ! Qu’on soit tous là. Qu’on soit couchés.
Elle a éteint.
– Là ! Ça y est ! Vas-y !
– C’était en Espagne. J’ai de la famille là-bas. Il faisait une chaleur comme aujourd’hui. Peut-être même en pire. On n’arrivait pas à dormir, ma cousine et moi. Alors on est allées faire un tour. Un peu au hasard. Et on a fini par se retrouver en front de mer, à sept ou huit cents mètres de chez elle. Se baigner ? C’était tentant. On n’avait pas nos maillots, mais bon ! Il était deux heures du matin, il y avait pas âme qui vive dans les parages et il faisait nuit noire. Alors… Un bon moment on y a passé dans l’eau. À se laisser porter et bercer par les vagues. Sauf que, quand on en est sorties, qu’on a voulu se rhabiller…
Pauline a ...
... suggéré…
– Il y avait plus vos vêtements.
– Voilà, oui. On a eu beau chercher à droite, chercher à gauche, plus loin, encore plus loin, revenir sur nos pas, recommencer, il a bien fallu finir par se rendre à l’évidence : on nous les avait piqués.
– Oh, la vache ! Et alors ?
– Et alors, ben et alors on était là, complètement à poil, au milieu de la nuit, sur une plage. Sans portable ni rien. Même pas nos godasses. Et sans avoir la moindre idée de la façon dont on allait bien pouvoir se tirer d’affaire. J’ai bien proposé qu’on aille sonner à la première porte venue, qu’on explique notre cas et qu’on se fasse prêter des vêtements, mais Ana n’a jamais voulu. « Non, mais attends, je suis connue, moi, ici ! Je tiens pas à être la risée de tout le pays. Et que mon mari apprenne que je me baigne sans rien. C’est vraiment pas le genre de choses qu’il apprécierait. » On a désespérément cherché une solution, mais on a eu beau tourner et retourner la situation dans tous les sens, il y en avait pas. Pas de vraiment satisfaisante en tout cas. Elle s’est décidée d’un coup. « On rentre… » « Comme ça ? » « On n’a pas le choix. Dans une heure, il fera jour. » Et on a pris le chemin du retour.
– Wouah ! Le stress…
– Je te le fais pas dire. Ana essayait bien de se rassurer. « Tout le monde dort. Avec un peu de chance on rencontrera personne. »
– Mais c’est quand même arrivé…
– Non. Enfin, si ! À un moment on est tombés sur un épicier en train de décharger sa camionnette de ...