Uchronie soit qui mal y pense ou l'effondrement de l'humanité [SF] (7)
Datte: 16/12/2019,
Catégories:
Divers,
Auteur: Doogy Woogy, Source: Xstory
Certains problèmes ne pouvaient se résoudre qu’avec difficulté. Hinda avait rejoint Joris. En soi, ce n’était pas un problème. Lui trouver un lieu pour dormir en fut un : si leurs ébats s’accommodaient de la taille du matelas, le sommeil d’Hinda était perturbé. Joris bricola une solution de fortune permettant à l’extraterrestre de profiter de nuits réparatrices. Quelques heures suffisaient à la requinquer. Souvent elle se réveillait la première, profitait de l’aube pour courir dans la forêt alentour, prenant soin d’éviter les endroits où la terre meuble garderait trop évidente l’empreinte de ses sabots.
Puisque la journée qui les attendait lui fournirait son lot d’heures de course, elle patientait dans le lit, guettant le réveil de Joris qui, toute la semaine, avait beaucoup traîné au village, où il avait une réputation sulfureuse d’ermite déraisonnable. Il lui était arrivé de quitter le bar dans un état avancé, mais en général il préférait prendre sa cuite à domicile pour ne pas être à la merci des ragots des oisifs n’ayant que le mépris pour occupation.
À le voir cette fois passer autant d’heures au bar, beaucoup parièrent sur le moment fatidique où il succomberait à la tentation. Des rires fusèrent lorsqu’il décida lui aussi de parier. Joris n’était là que pour scruter l’écran de télé qui trônait au-dessus de la porte des toilettes, suivre avec discrétion les informations et y déceler un indice de la présence éventuelle des trois créatures qu’il recherchait.
Quand ...
... un cueilleur de champignons raconta à un journaliste avoir découvert, dans un coin retiré de la forêt, d’étranges traces d’un crash, Joris redoubla d’attention. L’homme avait hésité à dévoiler l’affaire : il était connu comme un fin limier en matière de champignons. Si l’on reconnaissait les lieux, c’en était fini de son coin secret. Aucun appareil n’avait été retrouvé ; malgré leur scepticisme, des scientifiques cherchaient une éventuelle météorite, mais aucun cratère n’indiquait l’impact qu’un corps céleste aurait creusé en s’enfonçant dans le sol.
Joris nota le nom du village. Évitant toute précipitation qui puisse paraître suspecte, il commanda un dernier café. À cause des problèmes d’importation des matières premières, la boisson était soit très chère, soit infecte, souvent les deux. Dans ce bar, il eut la chance de pouvoir savourer le contenu de sa tasse. L’argent qu’il remporta en prenant congé de l’assemblée le remboursa bien au-delà de ce qu’il avait dû régler pour ses nombreux cafés.
Ayant couvert au pas de charge le trajet jusqu’à son domicile, c’est en sueur qu’il arriva. Repoussant à plus tard la douche salvatrice pour ses narines, il préféra déployer une carte de la région. Le village dont il avait relevé le nom se trouvait au centre d’une vallée étroite et presque fermée. Si l’un des appareils s’y était écrasé et que l’extraterrestre à son bord avait survécu, il pouvait encore en arpenter les forêts ; elle acquiesça. Joris mènerait les opérations, Hinda, ...