Mister Hyde - 29
Datte: 11/12/2019,
Catégories:
BDSM / Fétichisme
Auteur: LVolante, Source: Hds
... avais envie que je te sodomise…
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• Férré ! Bobino 69. Un très beau texte de Verlaine…
• Que dis-tu ? demanda Nathalie en retirant ses écouteurs.
• Je disais : Férré ! Bobino 69. Un très beau texte de Verlaine. C’est bien ce que tu écoutais…
La jeune femme avait les yeux rougis, elle ne répondit pas.
• Moi aussi il m’arrive d’écouter ce texte, dans la même version. Ou de le lire… Quand je suis sûr qu’il ne me rendra pas trop triste. Ce n’est jamais facile de lire les yeux embués par les larmes. Je sais ce que tu vis Nathalie. Je connais ta colère, ta peine, ce sentiment qu’on vous a arraché une partie de nous, ce goût de cendres qu’on a dans la bouche et cette impuissance tant morale que physique qui nous empêche de retrouver un semblant de vie. Je le sais parce que je l’ai vécu. Depuis que ma mémoire est revenue, je le vis encore. Et c’est douloureux. Mais ça ne m’interdit plus de vivre. Pendant presque quatre ans, après la mort de Lucrezia, j’ai été impuissant, au sens physique du terme. C’est Frédérique, la mère de Franck qui m’en a sorti. Je devrais lui être reconnaissant mais je ne le suis pas. Je l’aime ! je l’aime et cela ne m’empêche pas d’aimer Lucile, de t’aimer toi, d’aimer Lucrèce. L’Amour ne s’en va pas, jamais. Il peut changer d’aspect mais il reste là, ancré dans le cœur de celui qui aime. On peut bien perdre la mémoire, l’Amour reste. Et il vous fait signe. On ne le comprend pas toujours. Parfois, il doit se démener pour qu’on le voie. ...
... Mais il reste présent… Il ne se conjugue qu’au présent. Il ne disparaîtra qu’avec toi. La voix de Juan résonnera toujours dans ton cœur comme celle de Lucien dans le bois de Boulogne. C’est ainsi. Mais penses-tu comme Verlaine que tu doives condamner Juan à n’être plus que « Pauvre Juan » ? en tombant dans la désespérance, Verlaine a condamné l’âme de Lucien. Ne fais pas la même chose avec celle de Juan. Moi j’ai laissé celle de Lucrèce errer pendant des années. Si tu savais comme je m’en veux. Maintenant que j’ai compris, je ne cherche toujours pas le bonheur, je ne pense plus qu’il soit possible ; je cherche la quiétude. Ce n’est qu’à ce prix que l’âme de Lucrèce sera libre et la mienne aussi… peut-être. Fais la même chose. Cesse de tordre ton âme. Il me semblait pourtant que le message que tu as reçu était clair et, suffisamment violent pour qu’il t’interpelle. Un bras en bouillie, ce n’est pas rien. Mais c’est le bras gauche, pas celui qui te sert à écrire au tableau ou à corriger des copies.
• Je sais cela mais je n’y arrive pas. Il est encore si présent que le simple fait de penser à retourner vers la vie me donne l’impression de le tromper. C’est…
• C’est vrai. On a cette impression. Mais on pense pour eux, pas comme eux. Ce qu’ils attendent de nous, c’est que nous restions nous même tout en évoluant au gré des événements qui nous arrivent. Qu’ils soient voulus ou non. Je ne te conseille pas d’oublier Juan mais je crois qu’en l’idéalisant comme tu le fais, il ...