Little bite man - Histoires de Sexe

Little bite man

... je ne verrais qu’une seule personne… Mais là, c’est pas possible…
— Si ! T’es tout près, tu brûles !
— Ne me dis pas… Latifa ?
— Oui, Latifa, la plus sensass des nanas. On avait déjà un peu sympathisé au boulot, avant mon départ pour Madagascar, on s’est retrouvé par hasard à mon retour et ce fut le nirvâna.
— Vous m’avez royalement manipulé.
— Ho ! Doucement ! T’as fait quoi avec moi, tout à l’heure ? Et Latifa, tu ne l’aurais pas un peu « manipulée » aussi ? Et ne me raconte pas qu’elle baisait mal !

Je me tus, pensif. Nous nous accordâmes une gorgée de rosé. Je repris :

— Et maintenant ? Quelle suite y aura-t-il ?
— Je t’ai dit qu’il y avait encore une autre raison pour que je vienne te voir. J’ai une chose à te demander, une chose très importante.
— Ouh là, tu me fais peur…

Crainte ô combien justifiée. Alors que croyais avoir tout entendu, j’eus droit à la cerise sur le gâteau, un immense coup de gourdin :

— Dès que je serai divorcée et passés les délais légaux, Latifa et moi nous allons nous marier.
— Pourquoi se précipiter sur le mariage ? Une expérience ne t’a pas suffi ?
— Oui, mais c’est avec Latifa, le bel amour de ma vie. Et nous avons des projets.
— Une lune de miel à Madagascar ?
— Idiot ! Écoute plutôt nos projets. Ils sont naturels et légitimes, et tu es concerné.
— Stop ! C’est quoi ça ? Moi concerné, et en quoi ? m’inquiétai-je illico.
— Nous voulons des enfants, nous voulons être une famille comme les autres, alors nous ...

... cherchons un géniteur.

Cela me cloua sur mon siège.

— Ça va pas, non ? Et pourquoi pas pour les deux, tant que vous y êtes ?
— Éventuellement pour les deux. La tâche te semblerait trop ardue ?
— Vous êtes folles ! Et pourquoi ça tombe sur moi, pauvre bougre qui ne demandais rien à personne ?
— On ne veut pas chercher à l’étranger. Pourquoi s’embarquer dans les tracasseries alors que nous avons la solution idéale sur place ? T’es pas dégueu, on te connaît, tu es fiable, tu es plus que sympa, tu es discret, cultivé, intelligent et de plus, tu baises bien !
— Bon sang, vous y allez un peu fort : vous est-il venu à l’esprit que vous auriez pu me demander mon avis ?
— Mais évidemment, géniteur chéri, c’est bien ce que je suis en train de faire, non ?

Je restais pensif, les idées s’enchevêtraient furieusement dans ma tête.« C’est du lard ou du cochon, ce cirque ? Est-ce que j’avais envie d’être papa, moi ? Un gosse ? Bruyant par-devant, chiant par derrière. Et souvent, l’absence d’ogre se fait cruellement sentir. Putain, mais j’avais la paix, jusqu’à présent ! » Je repris une gorgée de rosé.

— Sandra, je demande à réfléchir un peu. Je réserve ma réponse jusqu’à…
— Prends tout ton temps, papa.

Je la regardai. Ses longs cheveux roux jouaient avec le soleil rasant dans la petite brise du soir. Qu’elle était belle ! Et… désirable.

— Tu vas téléphoner à Latifa.
— Ah bon ?
— Oui, pour la prévenir que tu ne peux pas rentrer ce soir. Je suis un gars sérieux, il m’est ...