Jennifer - Histoires de Sexe

Jennifer

... pas toutes les épreuves auxquelles ils ont dû faire face pour obtenir mon adoption, à la mort de mes vrais parents… et je ne te parle même pas des parents de Geneviève… de véritables dragons… Ma tante a épousé mon oncle : elle n’était même pas majeure, à l’époque ! Ça fait plus de quarante ans qu’elle aime cet homme, et jamais elle n’a pu le convaincre de prendre sa médecine… Et toi, tu débarques, à peine deux jours après avoir fait sa connaissance… tu lui dis je ne sais quoi, et tu le transformes en agneau… et tu trouves ça normal, en plus !
— … Je… j’avais pas vu ça comme ça…
— Tu veux que j’te dise, Jennifer… tu es Samuel, mais en pire, parce que si mon oncle était mort comme ça, jamais ma tante n’aurait pu y survivre… et moi, Dieu sait par quelles souffrances je serais passé, après ça, à perdre les seuls vrais parents que je connais… et Samuel… parlons-en, de Samuel ! Parce qu’il a beau faire le mec que rien n’effleure… tu es parvenue, je ne sais pas non plus comment, à lui faire dire que ses parents vénérés étaient des menteurs !

Il a pris une courte pose, et a enchaîné, se forçant à nouveau au calme :

— Alors, tu veux que je te dise… je serais toi, je foncerais bille en tête, pour parler à Florence, parce que tu as un vrai don pour ça… Je suis prêt à parier tout ce que tu veux, là-dessus… et de toute façon, qu’est-ce que tu as à perdre… parce que, apparemment, tu l’as déjà perdue, n’est-ce pas ?
— Je le crains, oui…
— NON ! Parce que je SAIS que toi, tu ne ...

... veux pas la perdre, alors tu feras en sorte de la garder… Moi, je voudrais t’aider, mais elle ne me connaît pas… et je crois que ça ne ferait qu’empirer les choses.
— D’accord… je lui parlerai dès que possible.
— Encore une chose : n’oublie pas qu’elle est ta meilleure amie, tant qu’elle ne t’a pas dit le contraire… alors tu dois envisager toutes les possibilités… Par exemple, elle a pu être déçue par les garçons, et je crois que ça a pu suffire pour qu’elle devienne lesbienne… Je sais que tu refuses de l’admettre, mais c’est possible… ça n’a aucune espèce d’importance, parce qu’elle est toujours la même… peut-être qu’elle souffre de ne pouvoir te le révéler, tout simplement ?
— Tu crois que c’est aussi simple que ça ?
— Oui… dis-toi que ce n’est rien d’autre qu’une chose que tu dois régler au plus vite… comme le reste.

Je n’avais rien à répondre à ça, parce que rien n’était plus vrai, je le savais.

— Oh… tu sais qu’t’es un vrai p’tit démon, toi, me suis-je étonnée, parce qu’avec une phrase aussi simple, il a clôt la discussion, et a réussi dans le même temps à en faire retomber toute la pression.
— Je ne vois pas de quoi tu veux parler…
— Oh mais, j’vais t’faire passer l’envie de me parler comme ça moi, l’ai-je menacé, en réprimant un petit rire.
— Tu veux encore jouer au flic, c’est ça ?
— Oui… Et d’ailleurs, vous m’avez dit, môssieu le gangster, que vous me rendiez cette arme, ai-je enchaîné, en reprenant l’histoire là où nous l’avions laissée. Est-il besoin que ...