Les déboires d'Eddy - Histoires de Sexe

Les déboires d'Eddy

... par choix !
— En tout cas elle… Eddy s’interrompit brusquement.

Il regarda d’un air méfiant autour de lui, puis s’adressant de nouveau à son interlocuteur galactique :

— Chut ! Parlons bas ! Chuis pas tranquille… Ça fait plusieurs jours que j’ai l’impression de n’jamais être seul… Chuis sûr qu’on m’surveille ! Elle doit vouloir récupérer ses photos ! Chuis sûr qu’elle a dû engager des malfrats pour m’les voler… mais i peuvent courir ! Elle n’les aura pas ! Les négatifs sont en sécurité ! Le numérique, c’est bon pour les touristes chinois ! Faudrait pas qu’elle prenne Eddy pour un débile ! D’là-haut, vous voyez personne ?

Ne recevant pas de réponse, Eddy conclut :

— Vous avez raison d’n‘pas répondre ! Vaut mieux s’taire ! Moins on en dit ! Moins on en sait ! Ou p’t-être bien l’contraire ! En tout cas c’tte foutue pétasse, elle n’perd rien pour attendre. Parole d’Eddy ! Vous entendez, vous là qui vous cachez ! Vous n’aurez pas les négatifs ! Nib ! Nada ! Allez vous faire foutre et allez dire à votre patronne qu’elle s’est fait enculer pour des nèfles !

Toujours vautré dans la pelouse, Eddy contemplait les étoiles sans réellement les voir. Soudain des boules multicolores envahirent son bout de ciel.

— Tiens les boules de Noël partent en vacances, ricana Eddy. C’est vrai qu’elles en ont des vacances ! C’est pas trop crevant ça comme boulot ! Quinze jours par an et puis basta.

Un silence…

— C’est quand même un peu gros pour des boules de Noël ! P’t-être ...

... qu’c’est des extra-terrestres ! Qu’est-ce que vous en pensez les lascars, hurla-t-il à l’attention de ses présumés espions. Ce serait bien ! Manquait plus qu’eux pour qu’la fête soit complète.

Les boules se rapprochaient et Eddy constata que ça bougeait à l’intérieur. Il tenta de fixer son regard. Ce qu’il vit le fit se lever d’un bond et brailla comme un dément :

— PUTAIN ! C’EST PAS VRAI ! C’EST PAS POSSIBLE ! MAIS QU’EST-C’QUI T’ONT FAIT CES CHAROGNARDS ?

Courant, zigzaguant, titubant, il essayait d’attraper ces sphères qui avaient déclenché sa colère. Mais à chaque tentative, ses mains se refermaient sur le vide. La sphère semblait se volatiliser à la seconde précise où ses doigts se pliaient pour la saisir. Ignorant l’inutilité de ses efforts, il continuait de courir à la poursuite de ces volatiles proies en vociférant des mots sans suite :

— POUR ÇA ! SON OF BITCH ! POUVEZ TOUJOURS ATTENDRE ! VOUS QUI ME SURVEILLEZ ! PAUVRE LINDA ! SALAUDS ! SALAUDS ! JE VOUS AURAI ! AU BOUT DE L’UNIVERS ! PRISONNIÈRE ! CRISTO DIO ! TU ME PARDONNERAS ! ENLEVÉE PAUVRE LINDA ! JE TE RECOLLERAI ! LES TUERAI TOUS ! TOUS PETITS MORCEAUX DE LINDA PARTIS DANS LE SOLEIL ! POURQUOI ? POURQUOI VOUS AVEZ FAIT ÇA ?

À bout de force, soufflant comme un phoque, Eddy s’affala par terre et dégueula, dégueula et dégueula encore. Il régurgita tout l’alcool qu’il avait dans l’estomac et même plus. Désespéré, il se mit à sangloter nerveusement. Installé dans une improbable situation assise, il ...