Douce Lola (3)
Datte: 20/11/2019,
Catégories:
Hétéro
Auteur: SYL30, Source: Xstory
... veste et sortir.
Quand je repris mes esprits, errant dans les rues ne sachant où aller n’ayant ni famille ni amis où me réfugier, mon passé d’enfant, non pas mal aimé, mais bel et bien pas aimé du tout revenait m’envahir avec son flot de détresse, de désespoir et de mort.
La seule personne qui m’a aimé, il y a maintenant très longtemps, était ma mère, mais pas assez pour me préférer à l’alcool, résultat, mon enfance de famille d’accueil en famille d’accueil. Chaque fois que je me sentais exister parce que je recevais de l’amour de la part de ces familles, l’administration dans sa grande sagesse m’emmenait dans un autre foyer. Un jour, pour une éternité, la bienveillance des travailleurs sociaux me confia à une mère de famille qui avait deux filles d’à peu près mon âge. J’avais à peine dix ans et là, j’ai appris ce qu’était l’enfer. Je n’ai subi qu’humiliations, non seulement de la part de la mère, mais aussi des filles pour qui je n’étais qu’un bon à rien, nul, bête, sale. J’avais honte d’exister. Je voulais mourir.
Aujourd’hui, alors que j’avais baissé la garde, que je croyais ma malédiction levée, elle me refrappait en plein cœur. Je n’avais plus d’espoir et puisque ma vie devait être ça, il valait mieux que j’en finisse. Je n’ai jamais pris le train et bien aujourd’hui, c’est décidé, je vais le prendre. Je me dirige vers la gare, longe le quai. Je n’ai pas peur, je ...
... vais mourir enfin.
Mon téléphone sonne, je m’en balance, je m’en vais. Mais une dame un peu âgée tout en me prenant par le bras et en me souriant me dit:
— Jeune homme, je crois que c’est votre téléphone qui sonne avec insistance, vous devriez répondre.
Je la regardais, absent, elle rajouta.
— J’ai oublié de prendre de la lecture, pourriez-vous aller me chercher une revue s’il vous plaît, à mon âge, vous savez, les déplacements sont un peu plus délicats et je ne voudrais pas rater mon train. Elle me donne dix euros, mon esprit étant encore ailleurs, je les prends et me dirige, comme un automate vers le kiosque à journaux, soudain j’entends par le haut-parleur que le train en provenance de ou en partance pour je ne sais où est arrivé au quai numéro deux. Je me précipite pour donner à la dame sa revue. Elle me remercie d’un large sourire plein de tendresse, me prend les mains et me dit.
— Ça va aller jeune homme. A bientôt.
Voilà, une fois encore j’avais raté mon suicide, une fois encore j’avais échoué, une fois encore j’avais manqué de courage. Ne sachant que faire, je me décidais à récupérer mes affaires chez Lola et... Et... On verra bien.
Arrivé chez elle, je sonne en espérant qu’elle accepte de m’ouvrir. Elle m’ouvre les yeux rouges comme si elle avait pleuré. Elle était en jean et pour le haut une espèce de marcel trop grand, nue dessous...
A suivre