L'échange, ce n'est pas toujours du Claudel
Datte: 18/11/2019,
Catégories:
couplus,
cinéma,
dispute,
vidéox,
Humour
Auteur: Samuel, Source: Revebebe
... la main, comme il est écrit dans ce putain de scénario.
— C’est moi qui ai écrit le film. Alors, je t’en prie !
— J’en ai parlé à Nathalie. Elle est d’accord. Si on consent à un dédommagement financier…
— Tu crois que ça se passe comme ça ? Bon, soyons concrets. Prenons le putain de scénario et voyons jusqu’où tu peux aller.« Rebecca pousse Basile dans la chambre et elle referme la porte. » Jusque-là, ça va. Ça ne te pose pas de problème ?
— Non.
—« Ils se regardent avec l’impudeur des grands fauves. Elle s’approche de lui, le prend fermement par la ceinture de son pantalon et le traîne jusqu’au lit. »
— Ça va encore.
—« Elle le caresse à travers l’étoffe. Il la fait tomber avec souplesse sur le lit. Sa robe remonte en corolle autour d’elle. Elle ne porte pas de culotte. »
— Stop ! Je ne vais pas plus loin. C’est le maximum de ce que je peux supporter.
—« La main de Basile remonte lentement sur la jambe droite de Rebecca. Il lui caresse le genou, puis la cuisse, puis progressivement… »
— N’insiste pas. Je t’ai dit mes limites. Si tu ne veux pas me faire doubler, moi, fais-le doubler, lui. Avec un inconnu, avec n’importe qui, je suis prête à tout : mais avec lui, rien à faire !
Le 7 janvier
Dans le studio, tout est prêt. Les caméras sont placées dans les bons angles. Le lit est majestueusement paré. Les lumières sont une réussite totale. Le metteur en scène est ravi, mais tendu. Il fait évacuer le plateau des personnes qui n’ont rien à y faire. C’est toujours ...
... le cas quand on tourne des scènes un peu délicates. Marco dit :
— Moteur !
On entend le clap :
— PARADIS-MOI TOUT, scène 11, première prise.
Fred, dans le rôle de Basile, est poussé dans la chambre. À en perdre l’équilibre. L’équipe du film appréhende la suite. Cindy, alias Rebecca, apparaît alors. Ils se regardent, mais difficile d’y trouver l’impudeur des grands fauves : c’est plutôt la résignation des bœufs qui sentent l’abattoir. Marco fait la moue. Elle s’approche de Fred, le prend fermement par la ceinture et le jette sur le lit qui émet un grincement de protestation. Le cameraman se retourne vers Marco qui lui fait signe de continuer. Elle le griffe à travers l’étoffe qui grince. Il la fait tomber lourdement sur le lit. Sa robe chiffonnée lui recouvre le visage. Elle porte une culotte noire.
— COUPEZ ! Enfin, Cindy, tu te fous de moi ! Qu’est-ce que c’est que cette culotte ?
— J’ai pensé que c’était plus…
— Plus quoi ?
— Plus sexy…
— Enlève-moi ça. On reprend.
En réalité, il fallut reprendre plusieurs fois. Mais finalement ils y sont arrivés : la porte, la ceinture, le lit, la robe qui remonte en corolle et pas de culotte. Enfin.
— COUPEZ ! Nathalie, c’est à toi.
Nathalie, habillée strictement comme Cindy, prend donc sa place sur le lit. On lui refait un peu son maquillage. Elle a des yeux fatigués, comme quelqu’un qui a discuté jusqu’au petit matin de son nouveau contrat. Un peu de fard aux paupières devrait arranger les choses.
— C’est ...