1. Entre femmes


    Datte: 05/11/2019, Catégories: ff, copains, voiture, cérébral, revede, Voyeur / Exhib / Nudisme massage, intermast, exercice, journal, portrait, Auteur: Cheminamants, Source: Revebebe

    ... sourire pour elle.
    
    —oooOooo—
    
    Discrètement, sa main est passée sous la table et l’instant d’après je sens ses doigts chauds sur ma cuisse. L’idée ne me vient même pas de l’en empêcher, de lui dire qu’il ne faut pas. Non, tout simplement, j’ai envie de sentir sa caresse. Ses doigts m’effleurent comme dans un geste de tendresse et descendent jusqu’au genou. Là, elle se trouve sur une des parties de mon corps qui réagit très vite, une zone érogène étonnamment sensible. Je frissonne. J’espère que personne ne m’a vue. Un petit coup d’œil autour de moi et je suis rassurée.
    
    Puis, pour cacher mes émotions et pour que rien ne se lise sur mon visage, je le dissimule avec mes deux mains. Ma respiration devient plus profonde et je l’entends deux fois plus avec mes paumes jointes qui font caisse de résonance. C’est comme si j’entendais mon plaisir monter et c’est très agréable. J’ai tellement envie de ne pas lutter, mais je sais que ce n’est pas raisonnable, qu’il faut que j’écoute ce que dit Mme Chauvotte. Alors je secoue ma cuisse pour faire comprendre à Vanessa qu’il faut qu’elle arrête.
    
    Elle comprend, et d’un seul coup sa main n’est plus là à chauffer ma peau. Je suis satisfaite et en même temps terriblement déçue de ne plus sentir la caresse de mon amie. Si je frissonne une fois de plus, c’est parce que je sens que j’ai froid sur ma cuisse, mon genou, même sur mon ventre qui n’a pourtant pas reçu le toucher délicat. Ça me prend tout d’un coup, comme ça, un tremblement ...
    ... juste parce que je suis en manque, en manque de sa main. Je me défends contre moi-même pour ne pas lui réclamer de poser ses doigts sur ma jambe encore un peu.
    
    Je ne peux pas dire que ma raison est devenue la plus forte, non ; mais avec un effort, j’ai simplement réussi ensuite à replonger mon corps dans une certaine léthargie, un semblant d’indifférence avec une réactivité maîtrisée. J’ai réussi parce que je me suis convaincue d’être dans l’attente, dans l’espoir et que la patience a ses vertus et que la récompense a sa clé. La torture est bien douce. La privation est agréable, vraiment agréable, mais seulement parce qu’elle ne durera pas. C’est comme si Vanessa avait déjà mis dans ma main un petit papier avec écrit dessus :« Je te promets la clé » en sachant qu’il suffira juste qu’elle me la tende pour que toutes les deux nous ouvrions la porte sur le monde du plaisir saphique.
    
    Je sais bien que tout à l’heure ses bras m’entoureront. C’est une évidence qui ne s’explique pas, et l’envie, elle l’a autant que moi. Une réalité pour nous : nos quatre bras, nos quatre mains pourront faire naître cinq fois plus de volupté pour une ivresse à vingt doigts. Je les imagine déjà vagabonder délicatement sur nos corps. Un désir de femme à femme… Imaginer cette petite échappée tactile me fait un bien fou et j’en suis tout émue.
    
    —oooOooo—
    
    — Marylène, vous allez bien ?
    — Oui, tout va bien.
    
    La voix de madame Chauvotte me fait revenir un peu brusquement à la réalité. J’ai enlevé ...
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