Elle et moi dans une salle obscure
Datte: 03/11/2019,
Catégories:
fh,
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Auteur: Fisherman, Source: Revebebe
— Peux-tu prendre ma veste, s’il te plaît ?
Je m’empare du vêtement et nos regards se croisent brièvement. J’enregistre l’éclat de ses pupilles, l’aisance de son sourire. Elle semble heureuse de se retrouver ici et maintenant en ma compagnie.
Nous prenons place sur les sièges en velours rouge, les yeux machinalement braqués sur le grand écran. Nous nous sommes instinctivement placés en retrait, dans les hauteurs de la salle, dos au mur, sans même nous consulter. À voix basse, nous convenons que nous sommes au meilleur endroit. Je la regarde à la dérobée éteindre consciencieusement son portable avec une moue appliquée. Je suis décidément accro à cette allure juvénile, cette simplicité, ce charme franc qui émane d’elle. Il faut croire que je la regarde intensément car, lorsqu’elle lève les yeux, elle me décroche le plus désarmant des sourires.
Les lumières s’abaissent graduellement et la salle est soudain plongée dans le noir. Twentieth Century Fox, musique sourde, générique… Pendant dix bonnes minutes, nous n’osons nous parler, à la fois absorbés par les débuts du film et cette proximité nouvelle générée par l’obscurité de la salle, à laquelle nous n’étions pas préparés. Elle croise et décroise nerveusement les jambes à plusieurs reprises, cherchant sans doute une position plus confortable. J’adopte une attitude blasée, un bras négligemment posé sur l’accoudoir commun.
Sa voix résonne soudain à mon oreille, me faisant légèrement frissonner :
— Excuse-moi… ...
... Pourrais-tu me donner un mouchoir, dans la poche de ma veste ?
Je m’exécute à tâtons, trouve mon butin, lui tend la petite pochette plastique de Kleenex. Je sais qu’elle prend ses précautions : ne visionnons-nous pas une comédie romantique ?
Pour me remercier sans doute, elle pose une main sur ma cuisse, d’une pression qui se veut chaleureuse. J’esquisse un sourire à mon tour, mais mes yeux s’agrippent à l’écran comme un naufragé à son radeau.
Sa main est restée, rien ne va plus. De la pointe des doigts elle me frôle délicatement la jambe à travers le tissu de mon jean. J’essaie de me persuader que c’est un geste amical, sans autre signification. Elle m’a toujours assuré qu’elle avait beaucoup d’affection pour moi. Cela ne peut être autre chose…
Et pourtant elle persiste, continuant à me caresser nonchalamment, un peu comme elle flatterait un chat ronronnant à ses côtés. Elle alterne pressions douces et mouvements circulaires, qui me picotent de manière délectable. Ma gorge se serre, je déglutis avec peine.
Sa main, comme mue par une intelligence propre, progresse maintenant sur la totalité de ma cuisse, épousant la forme du quadriceps, comme si elle cherchait à en éprouver la conformation. Mon cœur bat la chamade tandis qu’elle remonte vers le pli de l’aine, le frôle avec accentuation. Un bref coup d’œil vers elle me permet d’évaluer qu’elle demeure imperturbable, le regard rivé à l’écran. Un petit sourire crispé, à peine remarquable, la trahit.
Je respire plus ...