Natasha & Franck (28)
Datte: 03/11/2019,
Catégories:
Transexuels
Auteur: Doogy Woogy, Source: Xstory
... avant de réaliser que le lent reflux qui s’opérait avait débuté lorsque de nouveaux murmures avaient empli la caverne. Il s’agissait en fait plus de souffles saccadés, comme des bâillements en pointillés. En y prêtant plus attention, leur rythme était trop régulier pour n’être que quelques chuchotements. À vrai dire, cela avait tout l’air d’incantations. Vixen me tendit une main pour m’aider à me relever.
─ Viens, dépêche-toi ! On dirait que notre hôte s’impatiente.
─ Je ne vois pas ce qui te laisse l’imaginer ; mais puisque tu le dis…
Nous avancions d’un pas décidé. Le couloir défilait sans plus rien pour nous distraire, pour perturber notre progression. Puis, après avoir marché d’un bon pas pendant une bonne quinzaine de minutes, nous aperçûmes sur notre droite une nouvelle fenêtre. Quelle stupéfaction ! L’océan se déchaînait de plus belle en contrebas : nous étions revenus à notre point de départ. L’abattement fit place à la colère. Tout cela n’avait aucun sens.
─ Je vous attends. Il faut que nous parlions…
Vixen me regarda, se demandant si cette phrase venait de moi. Mais je ne m’étais pas encore lancé dans un numéro de ventriloque et lui fis remarquer que cette voix semblait sortir de la bouche d’un vieillard, sans toutefois parvenir à décider si le vieillard en question était un petit vieux ou une petite vieille.
Nous devisions pour savoir s’il fallait revenir sur nos pas pour trouver une bifurcation que nous avions loupée, ou continuer et reprendre ...
... notre exploration depuis le début. Un puissant rugissement et des bruits de pas lourds venaient face à nous.
─ Chair Glan ?!
─ As-tu vraiment envie de connaître la réponse ? s’inquiéta Vixen.
─ On peut faire demi-tour, je crois.
En rebroussant chemin, peut-être découvririons-nous un passage indécelable à l’aller. Malgré l’envie de mettre le plus de distance possible entre la créature qui venait de rugir et nous, il ne fallait pas nous précipiter : nous risquions encore une fois de rater le passage, et puisque la grotte était circulaire, nous retomberions sur la bête.
Après la chaleur du désert, avec cette marche dans cette grotte à l’atmosphère moite, je suais à grosses gouttes. À mon tour, je ne tarderais pas à pouvoir rugir, tant je commençais à sentir le fauve !
─ Là !
Effectivement, une voie s’ouvrait dans la roche que nous avions ratée dans l’autre sens. À notre décharge, le passage était étroit, et la bifurcation en Y le rendait indétectable, surtout à la vitesse à laquelle nous marchions à l’aller. Le chemin surplombait une vaste salle ; des torches éclairaient la voie que nous devions suivre. Un lac occupait une grande moitié de cette salle. Nous dûmes le franchir pour continuer notre chemin. Ce fut l’occasion pour moi de me rafraîchir enfin. Les incantations étaient maintenant bien plus modulées ; cela ressemblait aux mélopées amérindiennes. Un mot revenait régulièrement entre les onomatopées qui rythmaient notre descente : Máttaráhkká. Ce n’était ...