Mal de mer - Histoires de Sexe

Mal de mer

... mais je le savais déjà !

C’est à ce moment que mon patron, entraînant sa femme avec lui, a dit :

— Laissons-les. Ils ont des choses à se dire.

Seuls, Léa me regarde.

— Pourquoi nous avons des choses à nous dire ? Et que veux-tu dire par « Je le savais déjà ! » ?
— Viens dans mes bras, chérie, nous avons à parler. Tu te souviens, sur le bateau, alors que j’étais à l’hôtel et que nous avions "skypé" ?
— Bien sûr.
— Eh bien…

Elle est passée par toutes les émotions. De la honte à la colère. Longtemps j’ai dû lui expliquer que je comprenais, que je ne lui en voulais pas, au contraire. Que son désir de m’obtenir ce poste avait été un formidable déclencheur. Déclencheur pour elle qui avait découvert combien elle avait besoin d’aventures sans moi. Découverte pour moi de la voir jouir dans d’autres bras que les miens. Que sans cela nous serions passés à côté de ces plaisirs et que certainement nous aurions cherché ailleurs ce qui nous manquait, au risque de briser notre couple. Alors que là, dès ce soir…

— Comment, « dès ce soir… » ?
— Mais oui, Léa chérie, il va bien falloir remercier mon patron.
— Mais…
— Alors pourquoi avoir mis cette robe et toute la lingerie qu’il t’a offertes ?
— Je n’avais pas fait attention.
— Léa, reconnais que tu voulais faire passer un message à Pierre et à sa femme aussi.
— Peut-être…

La façon dont ma femme prononce ce « Peut-être… » est un aveu, mais un aveu avec un éclair de perversité dans le regard. Dieu, que c’est beau ! Dieu, que c’est bon !

— Ce soir, pas de mal de mer. Pas de cachets. Je suis là, et bien là. Je veux te voir jouir avec et par eux.
— Je suis à tes ordres, mon tendre amour.
— Juste une question.
— Oui ?
— C’était comment avec le client, lorsqu’ils te prenaient en sandwich ?
— Extraordinaire ! Une impression de…
— Pierre, Anne, vous pouvez revenir ; Léa voudrait vous remercier.

Putain, j’en bande déjà…