Le mystère Steven - Histoires de Sexe

Le mystère Steven

... temps.

— Ce n’est jamais qu’un jean et un pull, je préfère être à l’aise quand je visite toutes ces agences d’intérim.
— C’est vrai que c’est plus pratique, mais moi je préfère quand même votre petite jupe de dimanche… Elle me faisait penser à l’été.

Il a plus de soixante ans, je ne risque rien. Il a plus de soixante ans, je ne risque rien. Il a plus de… et puis mer…, je préfère les compliments d’un voisin de soixante ans à l’autre escargot de vingt ans qui se rentre dans sa coquille quand cela devient intéressant!

— Je ne suis pas trop à l’aise en jupe, je n’aime pas trop la forme de mes genoux.
— Allons, de ce que j’en ai vu, vos jambes sont magnifiques, on aurait pu les mettre sur l’affiche de « pretty woman » et Julia Roberts n’aurait eu qu’à aller se rhabiller.
— Vous êtes un vilain flatteur, M. Gérard, je ne vais plus oser mettre de jupe si vous examinez mes jambes.
— Au contraire, je veux que vous mettiez des jupes au-dessus du genou quand vous venez faire le ménage. Moi, j’aurai le soleil dans mon petit rez-de-chaussée bien sombre, et vous, vous apprendrez à être à l’aise en jupe et à apprécier la liberté que cela vous apporte.

Il place bien ses pions, ce vieux cochon. D’ici à ce qu’il me propose de faire le ménage en porte-jarretelles, je visualise déjà l’image… J’éclate de rire à cette idée.

— Bien, je vois qu’au moins, j’arrive à vous faire rire. À mon âge, on n’a plus tellement l’occasion de rire, et votre rire rajeunit un peu cet appartement ...

... bien vide depuis le départ de mon épouse.

Le silence, M. Gérard a l’air perdu dans ses pensées. Je lui fais délicatement une bise sur la joue et le laisse à ses souvenirs. C’est vrai que ce ne doit pas être drôle d’être seul à son âge, je suis certaine que, dans ses moments de solitude, il doit parler avec son épouse comme si elle était encore là.

En remontant lentement les escaliers, j’ouvre mon courrier. Des factures, des factures et encore des factures. J’ouvre la porte de mon appart, il y a une lettre glissée sous la porte. C’est de Steven.

On doit s’être croisés pendant que j’étais chez M. Gérard. Dans le fond, ce n’est pas plus mal, parce que je crois qu’on se serait disputé, vu mon état d’esprit de ce soir. N’empêche, il aurait pu attendre un quart d’heure de plus. Serait-ce une sorte de vampire diurne qui rentre dans son cercueil tous les soirs à 19 h ? Jamais entendu parler de ce genre de chose.

Ça y est, c’est un loup-garou, et il a peur de se transformer chez moi. Malgré moi, je regarde les lunes sur le calendrier. Lune descendante. Je souris, vraiment je pète un câble. Voilà une heure, j’éjectais Julia Roberts de «Pretty Woman » et maintenant me voilà l’héroïne de «Twilight ». C’est vrai que je me verrais bien dans les bras du beau Robert Pattinson…

Je passe ma soirée à imaginer un tas de prétextes tous plus fous les uns que les autres, qui pourraient amener mon beau Steven a quitter sa «Cendrillon » tous les soirs. J’alterne entre sourire, éclat de ...