Et si ... (4) - Histoires de Sexe

Et si ... (4)

Échauffés par l’alcool bu à table et par l’excitation de la soirée, les voilà qui, bras dessus bras dessous, se dirigent vers la boîte de nuit. Elle s’amuse à se pendre à son bras, lui joue à laisser ses mains vagabonder sur le corps offert de la déesse sensuelle qui marche à ses côtés. Il peine à réaliser que cette femme est la même que celle avec laquelle il vit. Non pas qu’elle soit repoussante ou qu’il ne l’aime pas métropole ; mais cette sensualité, cette certitude d’être belle, ce désir manifeste de jouir de la vie et de ses charmes, cette puissance érotique qui se dégage d’elle, il les avait parfois perçus, parfois frôlés, mais jamais de manière aussi durable et intense. Son esprit bourdonne, bouillonne, alors que d’une main distraite, il empaume une fesse ronde et ferme moulée dans le tissu rouge de la minijupe. Elle glousse.

— Oups mon chéri !!! Tout le monde va me voir à poil hihi !!

— ET ? ... Je croyais que tu aimais ça !

Son ton est un peu vif, perdu dans ses pensées, il a commencé à divaguer, s’interroger. Pourquoi maintenant, pourquoi ici, pourquoi comme ça ? Qu’est-ce qui a changé ? Qu’y a-t-il de vrai dans tout ce qu’elle m’a raconté ? Pourquoi ce connard de serveur n’a pas voulu du pourboire ? Et pourquoi ce petit sourire narquois sur son visage ? Pourquoi ne pas faire demi-tour et lui casser la gueule, pour lui apprendre les bonnes manières ? Merde, il faut se concentrer. Voilà que son esprit commence à s’emballer, il perd le contrôle de ses ...

... pensées et se sent incapable de se focaliser sur des pensées positives. Seules les questions lui parviennent à l’esprit et la bulle de bien-être du début de la promenade est en train d’éclater.

— Oui ... c’est vrai, je croyais que tu aimais montrer ton cul à tout le monde ... ce n’est pas ce que tu me racontais ?

— Rhoooooo ... mais c’est moi qui décide quand et à qui je veux le montrer mon cul ... Tu n’en es pas le propriétaire, mais seulement l’utilisateur ... principal ... privilégié ... VIP, disons.

Elle éclate d’un rire cristallin à ses mots. Il se tend.

— Ça te ferait mal de dire unique ?

— Je ne voudrais pas te mentir mon chéri, la vie est longue, tu sais.

Il se renfrogne. Elle rit de plus belle, le taquine et l’embrasse dans le cou et sur la joue. Il ne sort pas de sa mauvaise humeur et la repousse, l’air contrarié. Vexée, elle pince ses lèvres et son sourire se fige, ce qui n’est jamais un bon présage avec elle.

Ils entrent dans la boîte. Sa colère s’est apaisée et la bulle de mauvaise humeur s’est à son tour percée. Il peut à nouveau faire usage de son intelligence de manière normale. Il essaye de se rapprocher d’elle, mais elle semble sincèrement vexée. Confus, il va chercher deux verres. Un mojito pour lui, un spritz pour elle. Avec un spritz, elle est incapable d’être de mauvaise humeur. Lorsqu’il revient vers leur table, il réalise qu’elle a laissé ses affaires, mais qu’elle n’est plus là. Elle ne serait pas tout de suite allée danser tout de ...